Afin de lutter contre l’immigration irrégulière, l'insécurité et l’habitat indigne, le ministère de l’Intérieur a annoncé la mise en place de l’opération «Mayotte place nette», qui verra se déployer un important dispositif militaire sur l'île.
«Nous lançons l’acte 2 du retour de l’ordre à Mayotte». Après l’opération Wuambushu, en 2023, la ministère de l’Intérieur a annoncé ce mardi 16 avril le lancement de la mission «Mayotte place nette». Celle-ci a pour but de lutter contre l’immigration clandestine, très présente sur l’île, mais aussi contre l’insécurité et l’habitat indigne.
«Nul ne peut rester indifférent face aux difficultés que rencontrent nos concitoyens mahorais», a déclaré Marie Guévenoux, ministre déléguée aux Outre-mer, lors d’une conférence de presse.
Un important dispositif militaire
Afin de mener à bien cette opération, qui se déroulera jusqu’au mois de juin, Marie Guévenoux a donné plus de détails sur les effectifs qui seront déployés à Mayotte. Ainsi, six opérations terrestres seront menées, tandis que deux vedettes côtières navigueront en permanence autour de l’île.
Un bâtiment de la marine sera lui posté en haute mer. Enfin, un avion civil survolera «très régulièrement» le ciel mahorais.
En tout, 1.700 personnes seront mobilisées pour cette opération, soit un gendarme pour 350 habitants.
Cette opération «Mayotte place nette» a d’ores et déjà débuté. Ce mardi matin, 400 agents ont été mobilisés lors d’une intervention dans un quartier de Mamoudzou, la capitale de l’île. Des contrôles d’identité ont été effectués, tandis que des cases en tôles insalubres ont été détruites.
Une aide au logement pour les familles
Si Beauvau et plus largement le gouvernement entendent lutter contre «l’habitat indigne», Marie Guévenoux a annoncé qu’une enveloppe de 5 millions d’euros avait été débloquée pour reloger les familles des 1.300 logements qui seront détruits lors de cette opération.
Alors que la question du droit du sol à Mayotte avait été évoquée il y a quelques mois par Gérald Darmanin, la ministre déléguée aux Outre-mer a indiqué que cette hypothèse était toujours dans les tuyaux et qu’elle figurerait dans le projet de loi constitutionnelle, qui sera présenté en Conseil des ministres le 22 mai prochain.
Cette lutte contre l’immigration clandestine pose également le problème des relations diplomatiques avec les Comores, qui, souvent, refusent de reprendre les personnes expulsées de Mayotte. Devant ce défi, Marie Guévenoux a défendu la teneur d’une relation «exigeante mais respectueuse» avec l’archipel voisine.
Pour rappel, 1.000 individus avaient été arrêtés lors de l’opération Wuambushu, dont près de 60 chefs de gangs.