Plus de sept ans après une fusillade mortelle à Bastia ayant provoqué la mort de deux membres du grand banditisme corse, le procès dit du «baiser de la mort» s'est ouvert ce lundi 6 mai dans les Bouches-du-Rhône, avec, sur le banc des accusés «Cathy la matonne», une ancienne surveillante pénitentiaire.
Une ex-fonctionnaire parmi les accusés. Une ancienne surveillante pénitentiaire est accusée d’avoir donné le signal à des membres d’une des organisations criminelles corses les plus connues de la région pour faire assassiner deux hommes mafieux à Bastia en 2017. Le procès s’est ouvert ce lundi dans les Bouches-du-Rhône.
Les faits remontent au 5 décembre 2017 à l’aéroport de Bastia-Poretta, lorsque Jean-Luc Codaccioni et Antoine Quilichini étaient victimes de tirs sur le parking.
Sorti de prison quinze jours plus tôt, Antoine Quilichini, dit «Tony le boucher», est mort sur le coup. Jean-Luc Codaccioni, détenu de la prison de Borgo (Haute-Corse), de retour d'une permission à Paris, décédait lui de ses blessures sept jours plus tard.
Elle a reconnu les faits
Cathy Sénéchal, gardienne de prison de Borgo, a été aperçue grâce à des caméras de surveillance une minute avant la fusillade, «arriver en courant» vers Jean-Luc Codaccioni pour l’embrasser, surnommé le «baiser de la mort» puisque cette action aura été le signal pour le tireur.
Présente parmi les 16 accusés qui devaient comparaître ce lundi à partir de 14h à Aix-en-Provence, la quadragénaire a reconnu les faits, notamment d’avoir renseigné les assassins sur les dates de sortie des deux victimes et d'avoir proposé de se rendre à l'aéroport pour décrire au tueur la tenue de Jean-Luc Codaccioni. Malgré les nombreuses critiques de la part des avocats, son histoire a inspiré un film de Stéphane Demoustier, «Borgo», sorti au cinéma le 11 avril dernier.
Pour rappel, d’après l’accusation, l'objectif des principaux accusés était de «venger les morts» de leurs pères, fondateurs du gang de la «Brise de Mer», et de «faire renaître» cette bande criminelle historique ayant commis plusieurs dizaines d'attaques à main armée en France et en Suisse depuis les années 1970.
Sur le banc des accusés se trouvent également les descendants des familles Guazzelli, Michelosi et Mariani, qui tiennent le «clan Germani» pour responsable de la mort de leurs pères : Christophe et Richard Guazzelli, fils de Francis Guazzelli, Ange-Marie Michelosi, fils de Ange-Marie père, et Jacques Mariani, fils de Francis. Le procès doit durer deux mois.