Alors que le procès en appel de l’attentat de Nice s’est ouvert il y a deux semaines, la cour d’assises spéciale s’apprête à entendre pour la première fois des enfants de moins de 13 ans, témoins de la tragédie.
Un témoignage courageux. Kenza, 12 ans, est l’une des survivantes de l’attentat de Nice qui s’est déroulé le 14 juillet 2016. Le 14 mai prochain, elle va témoigner auprès de la cour d’assises spéciale, malgré son jeune âge.
En première instance, le président avait estimé que leur place n’était pas dans un tribunal. Mais certains, comme Kenza, ont insisté afin d’être entendus. La jeune fille souhaite donner tort à ceux qui pensent que ces jeunes victimes, âgées de 4 ou 5 ans au moment des faits, ne peuvent pas en avoir de souvenirs précis ou que parler serait encore plus traumatisant.
«Si les parents peuvent témoigner, pourquoi les enfants ne le pourraient pas ? Pourquoi dire qu’on ne se rappelle pas de tout, qu’on ne peut pas parler et dire ce qu’on a sur le cœur ? Je me rappelle des cris, de ce que j’ai vu ce soir-là, de ma mère angoissée qui avait mal et qui saignait, de moi qui tremblait et des coups de feu aussi», a expliqué la jeune Kenza, au micro de CNEWS.
Bien qu’elle n’ait pas été blessée lors des faits, les séquelles psychologiques sont quant à elles toujours très lourdes, même huit ans après le drame : «J’ai peur des camions, de la foule, quand les gens courent, des pétards, des feux d’artifice et des bruits en général, des cris et des pleurs», a déclaré l’adolescente.
L’audition de Kenza est prévue le 14 mai prochain. Elle sera entendue en visio-conférence, depuis le tribunal de Nice.
Pour rappel, le procès en appel de l’attentat de Nice, à la cour d'assises spéciale de Paris, doit rejuger Mohamed Ghraieb et Chokri Chafroud, tous deux condamnés en première instance à 18 ans de réclusion criminelle.
Les deux accusés étaient des proches de Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, le chauffeur-livreur tunisien de 31 ans, qui a délibérément foncé sur la foule sur la promenade des Anglais lors du feu d'artifice du 14 juillet au volant d'un camion de 19 tonnes. Il avait finalement été neutralisé par la police après avoir tué 86 personnes, dont une quinzaine d'enfants, et blessé plus de 450 victimes.