Lors d’un entretien avec des jeunes Européens et publié dans la presse régionale samedi soir, Emmanuel Macron s’est de nouveau dit prêt à «ouvrir le débat» d’une défense européenne qui comprendrait l’arme nucléaire, afin d’assurer la sécurité de l’UE, notamment face à la menace d'une extension du conflit entre l'Ukraine et la Russie.
Le chef de l’Etat favorable à ce que la France «contribue davantage à la défense du sol européen». Lors d’un entretien avec des jeunes Européens, dont les détails ont été relayés ce samedi dans les journaux de l’est de la France, Emmanuel Macron s’est dit prêt à «ouvrir le débat» d’une défense européenne renforcée, allant jusqu’à inclure «la défense antimissile, les tirs d’armes de longue portée», mais aussi «l’arme nucléaire». «Mettons tout sur la table et regardons ce qui nous protège véritablement de manière crédible», a-t-il déclaré.
Pour rappel, depuis le Brexit et la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, la France est le seul de ses États membres à disposer de la dissuasion nucléaire. Jeudi dernier, lors de son discours sur l’Europe depuis la Sorbonne, le président de la République a rappelé que, selon lui, la «dissuasion nucléaire est par essence un élément incontournable de la défense du continent européen».
Une idée qui ne semble pas faire son chemin, y compris parmi les politiques français. Invité du Grand Rendez-Vous ce dimanche 28 avril sur CNEWS, François-Xavier Bellamy, tête de liste pour Les Républicains aux européennes, a dénoncé «une ambiguïté stratégique», considérant que le chef de l’Etat cherchait, selon lui, à «mutualiser la dissuasion dans sa pratique».
Un message pour Vladimir Poutine ?
Alors qu’Emmanuel Macron entend continuer sa mission visant à construire une Europe autonome défensivement, le chef de l’État souhaite également parer tout risque d’une extension du conflit entre l’Ukraine et la Russie sur le territoire européen.
Dans le cadre de ce conflit, Emmanuel Macron a fait savoir que la France, et ses alliés, continueront à livrer des armes à l’Ukraine dans les prochains mois. «On joue vraiment notre sécurité, et on joue l’avenir de l’Europe», a-t-il réaffirmé ce samedi.
Emmanuel Macron prend régulièrement position sur la guerre en Ukraine, allant parfois jusqu’à créer la polémique. Le 26 février dernier, celui-ci a d’ailleurs déclenché la fureur de son opposition et de certains de ses voisins européens, en indiquant qu’un envoi de troupes occidentales au sol ne devait pas «être exclu». «Nous ferons tout ce qu’il faut pour que la Russie ne puisse pas gagner cette guerre», avait-il ajouté.
Une déclaration qui avait vivement fait réagir du côté du Kremlin, qui avait considéré qu’Emmanuel Macron «continuait d’augmenter le niveau d’implication directe de la France» dans le conflit en Ukraine.