En meeting sur l'île de La Réunion ce samedi, en amont de la campagne pour les élections européennes de juin prochain, Jean-Luc Mélenchon s'est montré pessimiste sur l'état du monde qu'il juge «en danger de guerre générale».
Un discours prononcé en terrain conquis. Samedi 6 avril, Jean-Luc Mélenchon a prononcé un discours à la Saline, sur l’île de la Réunion dans l’océan Indien ; département d’outre-mer dans lequel le chef de La France insoumise était arrivé en tête du scrutin à l’issue du premier tour de l’élection présidentielle de 2022 (40,26% des voix).
Devant les 1.600 personnes venues assister à ce rassemblement en soutien à la liste LFI, visant à booster la dynamique électorale de son parti pour les élections européennes, l’ancien prétendant à l’Élysée a indiqué avoir «quelque chose à dire», avant de préciser sa pensée : «La période (…) est très dangereuse», a-t-il abondé, estimant à 126 le nombre de nations qui «ont un différend frontalier» dans le monde.
«rôle de lanceur d’alerte politique»
«La vieille Europe d'où sont parties deux guerres mondiales, est toujours là, pourrie de l'intérieur», a par ailleurs estimé l'ancien député européen. Jean-Luc Mélenchon a également averti contre l’émergence «d’une guerre de génocide qu’on a vu se dessiner ici et jusqu’à Gaza». Depuis «l’île intense», l’Insoumis a expliqué souhaiter «faire de nouveau ce rôle de lanceur d’alerte politique».
La destination n’a pas été choisie au hasard : numéro deux de la liste LFI aux européennes derrière Manon Aubry, Younous Omarjee est un eurodéputé réunionnais. «Au parlement européen, (…) toute leur équipe voter[a] pour l'embargo sur les armes en direction du gouvernement d'Israël de Monsieur Netanyahu», a-t-il insisté.
A la Réunion où, selon l'Insee, 36% des habitants vivent en dessous du seuil de pauvreté et où le chômage touche plus de 115.000 des quelque 900.000 habitants, ses positions en faveur, notamment, d'un meilleur partage des richesses, trouvent un écho particulier. Aux élections européennes de 2019, la liste La France Insoumise, déjà conduite par Manon Aubry, s'était classée deuxième (19,03%) derrière celle du Rassemblement National menée par Jordan Bardella (31,24%). Le scrutin avait surtout été marqué par une abstention massive des Réunionnais (69,34%).