Le 25 mars 2023, de violents affrontements éclataient à Sainte-Soline (Deux-Sèvres) entre les forces de l'ordre et les manifestants opposés aux projets de mégabassines. Un an plus tard, le collectif «Bassines non merci !» organise une mobilisation sur plusieurs jours dans le département.
Un après les affrontements de Sainte-Soline, la mobilisation ne faiblit pas. À partir de ce vendredi 22 mars et jusqu'au 31 mars, le collectif «Bassines non merci !» organise une série d'actions pour commémorer le premier anniversaire de lutte contre le projet de mégabassines dans les Deux-Sèvres.
J-1 AVANT LE DÉBUT DE L'ÉVÈNEMENT "SAINTE-SOLINE : UN AN APRÈS"
Retrouvez tout le programme en détail ici :https://t.co/AgRrqITFWd— BassinesNonMerci ⏚ (@BassinesNon) March 21, 2024
En mars 2023, plusieurs collectifs et associations ont appelé à manifester contre un projet de bassine géante. Ces infrastructures, des gigantesques réservoirs d'eau, sont contestées par les organisations militantes car elles privatiseraient un bien commun au profit d'une agriculture intensive.
La question du partage de l'eau, largement d'actualité en raison du dérèglement climatique, était la base de la manifestation organisée sur la commune de Sainte-Soline. Toutefois, cette dernière avait été interdite par la préfecture.
Une «lutte pour la défense de l'eau»
Cela n'a pas empêché plus de 30.000 personnes selon les organisateurs (6.000 selon les forces de l'ordre) de se rendre sur les lieux. Ainsi, à la mi-journée, de violents affrontements ont éclaté entre les militants écologistes et les gendarmes. Plus de 4.000 grenades lacrymogènes et de désencerclements ont été utilisées, quinze personnes ont été interpellées, 47 agents blessés, de même que 200 manifestants, dont deux ayant été plongés dans le coma. Ce soulèvement avait provoqué un tollé, les collectifs accusant l'État de violences policières et le gouvernement. De son côté, le gouvernement avait annoncé la dissolution des «Soulèvements de la Terre», avant que sa décision ne soit annulée par le Conseil d'État.
C'est dans un objectif de poursuivre «la lutte pour la défense de l'eau» que «Bassines non merci !», un des principaux collectifs ayant participé aux manifestations contre les mégabassines, a organisé de nouveaux rassemblements à partir de ce week-end.
«Un an après cette mobilisation historique, les collectifs anti-bassines en lutte appellent donc à se rassembler pour rappeler autant de fois que nécessaire que ce week-end-là, le gouvernement Macron a tenté de faire taire un espoir politique par la mutilation de masse», soutient l'organisation sur son site internet.
des «commemor'actions»
Les événements débutent ce vendredi 22 mars à l'occasion de la Journée mondiale de l'eau, avec plusieurs événements, dont une conférence/débat organisée par l'Association de protection, d'information et d'études de l'eau et de son environnement (Apieee) à Melle, dans les Deux-Sèvres, à une quinzaine de kilomètres de Sainte-Soline.
Le samedi 23 mars sera une journée de «commemor'actions». Toujours sur la commune de Melle, un cairn sera construit «en soutien aux victimes des violences policières». Puis, à 15h, un tournoi de pétanque et palet se tiendra, en référence aux contrôles des forces de l'ordre durant la manifestation du 25 mars 2023, où «des boules de pétanque et des outils de travail ont été exhibés par la préfecture pour produire un discours discriminant».
Pour le 25 mars prochain, date anniversaire officielle, plusieurs manifestations s'organiseront partout en France, dont Melle, Lyon, Nantes ou encore La Rochelle. «Bassines non merci !» appelle à des rassemblements devant les gendarmeries et préfectures partout en France pour des «mégaboums». «5.000 boums pour 5.000 grenades, en écho à la pluie de grenades létales des policiers et gendarmes, faisons détoner notre créativité : ballons de baudruche, instruments, chants, pétards, méga-enceintes…», détaille le collectif.
Enfin, les militants appellent à un dernier rassemblement le dimanche 31 mars pour des discussions autour de la manifestation de Sainte-Soline et une table-ronde autour des violences policières.
Le 17 janvier dernier, trois manifestants avaient été condamnés à des peines de prison avec sursis. En l'occurrence, un an d'emprisonnement pour le porte-parole du collectif «Bassines non merci !», ainsi que neuf et six mois pour deux membres des «Soulèvements de la Terre».
Nul doute que cette série de manifestations sera surveillée par la préfecture des Deux-Sèvres qui pourrait, comme l'an dernier, l'interdire.