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«S’il faut monter la garde, on est prêt» : des agriculteurs inquiets face aux manifestations contre les «méga-bassines»

Alors que des rassemblements contre les «méga-bassines» sont prévus dans le Poitou jusqu’à ce week-end, plusieurs agriculteurs craignent pour leur exploitation. Ils se disent même prêts à prêter main forte aux forces de l'ordre en cas de débordements.

Des militants anti-bassines aperçus à moins de 500 mètres de certaines exploitations. «Il y a des va-et-vient depuis deux ou trois jours», a observé Jean-Loup Vallée, cultivateur de céréales et éleveur de vaches à Saint-Sauvant (Charente-Maritime), commune d’environ 500 habitants qui prévoit des rassemblements contre les méga-bassines, ces ouvrages de stockage d’eau pour l’irrigation. 

Marqué par les débordements de Sainte-Soline en mars 2023, dont il a été témoin depuis sa ferme, l’agriculteur entend redoubler de vigilance. «Il y aura des alertes grâce aux caméras, mais s’il faut monter la garde, on est prêt», a-t-il assuré. «On ne va pas se laisser em****** par des gens qui n’y connaissent rien à l’agriculture», a-t-il ajouté. 

Plus de 4.000 personnes se sont «déjà réunies ce mercredi à Melle au Village de l'eau et (...) d'autres affluent sans discontinuer», a écrit dans un communiqué le collectif «Bassines Non Merci» (BNM). Deux manifestations sont prévues vendredi à Saint-Sauvant où une bassine doit être construite. La deuxième se tiendra devant le terminal agro-industriel du port de La Rochelle. 

Soutenir les forces de l’ordre 

Alors que les autorités attendent au total 6.000 à 8.000 manifestants, avec 1.000 «éléments violents et radicalisés» selon les informations de CNEWS, 800 armes ont été interceptées à ce stade et 123 fichés S seraient présents dans le camp de Melle (Deux-Sèvres). De son côté, Jean-Loup Vallée et les autres membres de la Confédération rurale de la Vienne s’organisent pour aider les gendarmes et policiers mobilisés à Saint-Sauvant.  

Les agriculteurs envisagent par exemple de barrer la route aux manifestants avec leurs tracteurs. En effet, les exploitants craignent que des incendies se déclarent sur leurs terres ou que les militants «s’attaquent à des champs de culture comme ils ont pu le faire à différents endroits», a déclaré François Turpeau, président de la Confédération rurale de la Vienne. 

La préfecture a enfin fait savoir que les agriculteurs «pourraient faire face à une petite milice d’une quinzaine de personnes qui s’attaqueraient à des cibles diverses». 

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