L’Assemblée nationale a adopté ce jeudi 14 mars, à l’unanimité, des mesures visant à freiner la «fast fashion», avec notamment une interdiction de la publicité pour la vente de vêtements à prix cassés.
Une première victoire pour la majorité. Ce jeudi 14 mars, à l’occasion de la niche parlementaire du groupe Horizons, l’Assemblée nationale a adopté en première lecture une proposition de loi visant à freiner la «fast fashion», mode ayant pour stratégie de produire des vêtements très vite et pour pas cher.
Adoption à l'unanimité de la proposition de loi visant à réduire l’impact environnemental de l’industrie textile, en première lecture.
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L'interdiction de la publicité
Dans le détail, ce texte, qui devra désormais être examiné au Sénat, prévoit notamment l’interdiction de la publicité pour la vente de vêtements à des prix très bas, à renouvellement très rapide.
Cette disposition était soutenue par tous les groupes, sauf Les Républicains. «Si vous interdisez la publicité sur le textile, en particulier la mode, vous n'avez plus de mode», a estimé le député LR Antoine Vermorel-Marques.
Les Insoumis, les écologistes et les socialistes ont plaidé en vain pour fixer des pénalités minimales et des quotas d'importation. Ainsi que pour imposer des critères de respect des droits sociaux dans l'industrie textile. Ils ont aussi échoué à faire figurer dans la loi les seuils chiffrés définissant la «mode express», comme le demandait aussi LR.
Un malus renforcé
La proposition de loi prévoit de renforcer le système de «bonus-malus» dans le secteur textile, afin de tenir compte des «coûts environnementaux» d’une production démesurée.
Fixée par décret, cette pénalité pourrait atteindre jusqu’à dix euros par produit en 2030, avec un plafond de 50 % du prix de vente.
Encourager le réemploi
Au-delà de l’interdiction de la publicité et l’instauration d’un malus, le texte, porté par la députée Anne-Cécile Violland, prévoit d’exiger aux marques de fast-fashion de faire figurer sur leurs plates-formes de vente en ligne des messages «encourageant le réemploi», mais aussi visant à «sensibiliser sur l’impact environnemental» de ces produits.
Pour la marque Shein, ce texte «pénalise de manière disproportionnée les consommateurs les plus attentifs aux coûts». Selon une porte-parole, le nombre de références «n'est pas un indicateur pertinent» pour définir la «fast fashion», plutôt liée selon la marque à l'ampleur des invendus.