Bien qu’il ne puisse pas «faire abstraction» de la présence du Rassemblement national à l’Assemblée, le chef de l’Etat Emmanuel Macron a estimé, ce dimanche 18 février, que le parti «ne s’inscrit pas dans l’arc républicain».
Alors que son camp se cherche toujours une tête de liste pour le scrutin du 9 juin et que la popularité de Gabriel Attal est en baisse depuis sa nomination à Matignon, Emmanuel Macron a également un regard fixé sur les concurrents politiques de Renaissance. Et le chef de l’Etat n’a pas hésité une seule seconde pour s’en prendre au Rassemblement national.
Dans les colonnes de l’Humanité de ce dimanche 18 février, le président de la République a estimé que le RN «ne s’inscrit pas dans l’arc républicain». Une déclaration qui survient une semaine après celle de son Premier ministre indiquant que «l’arc républicain, c’est l’Hémicycle».
«J’estime que, par leurs positions, certaines personnalités de la France insoumise combattent les valeurs de la République. Même si je ne pose pas d’équivalence entre les deux extrêmes. Je n’ai jamais considéré que le RN ou Reconquête s’inscrivaient dans l’"arc républicain"», a dit Emmanuel Macron.
«Le RN est à l’Assemblée, ses députés votent les lois et l’Assemblée nationale leur a confié des responsabilités. On ne peut pas en faire abstraction. En revanche, j’ai toujours considéré, comme avec la loi immigration, que les textes importants ne devaient pas passer grâce à leurs voix. Ce distinguo suffit à dire où j’habite», a-t-il ajouté notant que «les forces d’extrême droite seraient inspirées de ne pas être présentes» le 21 février prochain lors de l’entrée au Panthéon des résistants communistes Missak et Mélinée Manouchian, «compte tenu de la nature du combat de Manouchian».
Interrogé sur l’avancée de Marine Le Pen dans les sondages entre 2017 et 2022, Emmanuel Macron a affirmé que «ce serait un échec si Marine Le Pen était ici à ce bureau à vous parler».
Et de poursuivre : «Il n’est pas impossible que cela arrive en 2027, bien que nous n’irions pas l’interroger… Je n’ai pas l’esprit de défaite. Si je n’avais pas été au second tour en 2022, elle aurait sans doute eu plus de chances de l’emporter. La capacité à unir des démocrates sociaux jusqu’à la droite pro-européenne et raisonnable était la condition pour accéder au second tour et la défaire».