Pour éviter certains grands ports des côtes françaises, les trafiquants de drogue, pour la plupart venus d'Amérique du Sud, ont recours au «drop-off» pour faire passer leur marchandise dans l'Hexagone.
Une nouvelle technique osée. De plus en plus de trafiquants de drogue, en provenance d’Amérique du Sud, se tournent vers une nouvelle méthode de livraison pour alimenter le territoire français de substances illicites. Baptisée « drop-off », cette technique consiste à larguer en mer la drogue pour qu’un complice vienne la récupérer en bateau pour la rapatrier sur la terre ferme, et ensuite, la commercialiser. Au total, plus de trente découvertes de ballots de cocaïne ont été recensées au cours de l'année 2023 par l'Office antistupéfiants (Ofast), organisme créé en 2020 en France pour lutter contre ce fléau.
Par exemple, en février 2023, 29 sacs de sport contenant de la cocaïne, accrochés à des gilets de sauvetage, avaient été découverts le long de la côte Est du Cotentin. Au total, cela représentait plus de deux tonnes de poudre blanche. En décembre dernier, plus de 700 kilos de ce même produit illicite avaient été saisis au large de Fécamp, en Seine-Maritime.
Un marché en expansion
Si elle existe depuis longtemps, cette méthode d'importation serait de plus en plus fréquente, avec une localisation majoritairement située entre la pointe de la Bretagne et le Pas-de-Calais. «On a constaté une baisse du volume des saisies dans les ports ces derniers mois, mais une augmentation du drop-off. Aujourd'hui, c'est plus compliqué de sortir des marchandises des ports», avait confié Stéphanie Cherbonnier, cheffe de l'Ofast, à l'AFP le mois dernier.
Depuis 2021, l'Union européenne et ses États membres ont élaboré une approche commune afin de lutter contre l'expansion du trafic de drogue sur leur territoire. Ainsi, «la nouvelle stratégie pour la période 2021-2025 établit le cadres politique et définit les priorités de la politique de l'UE en matière de drogue et complète les politiques nationales. Elle a pour principal objectif d'assurer un niveau élevé de protection de la santé, de stabilité sociale et des sécurité, et de contribuer à la sensibilisation».
Cette stratégie se base sur trois axes : la réduction de l'offre, la réduction de la demande, la lutte contre les dommages liés à la drogue.
En 2020, notre pays s’est doté d’un office antistupéfiants, l’OFAST, à la demande @EmmanuelMacron. Cette nouvelle structure qui va voir ses effectifs passer de 191 à 230 agents d’ici 2027 a permis de mieux organiser et structurer notre action et les résultats sont au rendez-vous. pic.twitter.com/jmm9YiWUZz
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) March 1, 2023
Selon l'Office français des drogues et toxicomanies (OFDT), près de 5 millions de Français seraient des consommateurs réguliers de cannabis, et près de 600.000 de cocaïne. Toujours selon l'OFDT, le marché national des stupéfiants produirait un chiffre d'affaires annuel de 3 milliards d'euros, et selon l'Ofast, 240.000 personnes vivraient directement ou indirectement du trafic de stupéfiants en France, dont 21.000 à temps plein.