Bruno Le Maire a promis ce mercredi sur CNEWS et Europe 1 de renforcer les contrôles des distributeurs faisant appel aux centrales d’achat basées à l’étranger contournant la loi Egalim.
Une volonté de fermeté. Invité de la Grande Interview, ce mercredi 31 janvier, sur CNEWS et Europe 1, le ministre de l'Économie et des Finances Bruno Le Maire a souhaité répondre à la colère des agriculteurs, mobilisés sur l'ensemble du territoire pour demander une meilleure reconnaissance de leur travail.
Depuis le début des manifestations, de nombreux exploitants s'en sont pris à de gros distributeurs de l'agroalimentaires français, en les accusant de ne pas respecter la loi Egalim, censée garantir une juste rémunération pour les producteurs. Le locataire de Bercy a d'ailleurs confirmé que des grandes entreprises françaises étaient hors-la-loi.
E.Leclerc épinglé pour un contournement
«Des contrôles, j'en fais depuis des années. Et j'ai prononcé des sanctions contre le groupe E.Leclerc de plus de six millions d'euros, car il y avait un contournement par une centrale d'achat européenne par M. Leclerc», a-t-il annoncé ce matin. «Donc je n'hésite pas à contrôler et sanctionner fermement», a-t-il ajouté.
Le ministre, qui a voulu «lever toute ambiguité» sur la question des centrales d'achat européennes, a procédé à un rappel à la loi. «Les règles de droit, dont la loi Egalim, s'applique à tous les distributeurs et aux centrales d'achats européennes. Je vais lancer des contrôles spécifiques sur elles pour m'assurer qu'il n'y a pas de contournements des règles de la loi Egalim, c'est-à-dire la protection du revenu des agriculteurs. Je ne veux pas que le revenu des agriculteurs soit la variable d'ajustement des négociations commerciales.»
S'il a reconnu que la centrale d'achat était avant tout l'affaire des «très grands industriels», il a réaffirmé sa volonté de sanctions en cas de manquements. «Si un distributeur utilise sa centrale d'achat et prend un très gros industriel de l'agroalimentaire spécialisé dans les yaourts, et que les prix ne respectent pas les revenus du producteur de lait qui fournit la société, il y aura sanctions», a-t-il soutenu. «La sanction, elle s'applique à tous, partout sur le territoire, pour tous les distributeurs, que ce soit négocié au niveau national ou par des centrales d'achats européennes», a martelé Bruno Le Maire.
Objectif, empêcher les gros distributeurs français qui aurait «la tentation de contourner». D'où le renforcement des contrôles. Au total, le ministre va «lancer 500 contrôles sur les cinq grands distributeurs, c'est le double de ce que nous faisons d'habitude». Reste à savoir si le dispositif apaisera la colère des agriculteurs, qui poursuivent leurs actions ce mercredi.