Cinq personnes comparaissent ce lundi à Paris pour insultes et menaces de mort à l’encontre de l'auteur de bandes dessinées Bastien Vivès, visé par une enquête pour diffusion d'images pédopornographiques.
«J’aurai ta peau», «peine de mort pour les pédos» : cinq individus vont être jugés ce lundi par le tribunal correctionnel de Paris pour avoir insulté et menacé de mort le dessinateur de bandes dessinées Bastien Vivès, qui est sous le coup d'une enquête pour diffusion d'images pédopornographiques.
Les prévenus encourent jusqu'à trois ans de prison et 45.000 euros d'amende. Les faits reprochés remontent à décembre 2022. A l’approche du festival international de bande dessinée d’Angoulême, qui se déroule chaque année fin janvier, une exposition consacrée au dessinateur avait suscité la polémique en raison de plusieurs ouvrages de Bastien Vivès, accusés de promouvoir la pédophilie.
«cure for pedophelia»
L'exposition «Dans les yeux de Bastien Vivès» avait finalement été annulée mi-décembre après de multiples «menaces» proférées à l'encontre de l'auteur sur les réseaux sociaux.
Selon une source proche du dossier, l'un des prévenus est notamment poursuivi pour avoir envoyé à Bastien Vivès, depuis son compte Instagram, une image de kalachnikov accompagnée de la mention «cure for pedophelia» (en français «remède contre la pédophilie»).
Des menaces d'atteintes physiques, proférées sur ce même réseau social mais également sur X, dans un langage cru et violent, ainsi que des insultes visant l'orientation sexuelle de l'auteur sont également reprochés aux prévenus, selon cette même source.
l'avocat de l'auteur appelle à une «répression pénale nécessaire»
«C'est toujours aussi désolant ce que ces pratiques expriment : l'appétit de lapidation de certains être humains qui n'ont rien lu et qui ne savent pas de quoi ils parlent», a déclaré l'avocat de Bastien Vivès et de l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo, Me Richard Malka, appelant à une «répression pénale nécessaire». «Je pense que les faits sont incontestables, a-t-il estimé. Il doit y avoir un message à la société qui passe par une condamnation».
En janvier 2023, une enquête préliminaire pour diffusion d'images pédopornographiques avait été ouverte après une plainte de l'association Fondation pour l'enfance visant Bastien Vivès et de deux maisons d'édition, Glénat et Les Requins Marteaux.
La plainte visait trois de ses BD mettant en scène des mineurs ayant des relations sexuelles avec des majeurs, publiées entre 2011 et 2018 («Les melons de la colère», «La décharge mentale» et «Petit Paul»). Un premier signalement, effectué après la parution de «Petit Paul» et demandant le retrait de cette BD, avait été classé sans suite par le parquet de Nanterre en février 2019.