Jeudi soir, plusieurs centaines de personnes, masquées et cagoulées pour la plupart, ont défilé dans le centre de Rennes afin de dénoncer la loi immigration. Plusieurs vitrines ont été brisées et les commerces pillés.
Une manifestation non autorisée qui a dégénéré. À Rennes, de nombreuses vitrines ont été brisées, et des commerces pillés, par des manifestants masqués et cagoulés rassemblés pour dénoncer la loi immigration.
Plusieurs mouvements d'extrême gauche et d'étudiants de l'université Rennes 2 sont à l’initiative de cette manifestation qui a rassemblé environ 450 personnes selon la préfecture.
Dans la nuit de jeudi à vendredi, le parquet a annoncé l'ouverture d'une «enquête pour dégradations et vols en réunion». Cette enquête a d’ailleurs été confiée à la «division de la criminalité territoriale de la DIPN» (Direction interdépartementale de la police nationale), selon les précisions du procureur de Rennes, Philippe Astruc.
Les constatations des dégâts par des officiers de police judiciaire sont toujours «en cours» et «sans doutes une quinzaine de commerces concernés» a affirmé le magistrat.
Des poubelles incendiées et des voitures abîmées
Parti dans le calme de la place Sainte-Anne vers 20h30, le cortège de manifestants a parcouru le centre-ville derrière une banderole proclamant «loi raciste réponse anti fasciste».
Puis l'ambiance s'est rapidement tendue lorsque certains d'entre eux, vêtus de noir et le visage caché pour la plupart, ont brisé plusieurs vitrines de commerces et tenté de mettre le feu à une agence bancaire lors de leur passage, selon un journaliste de l’AFP sur place.
De nombreuses poubelles ont également été incendiées et des voitures endommagées. Des barricades faites de poubelles et de grilles de chantier ont été érigées en plusieurs endroits du centre-ville rennais. La police a ainsi dû faire usage de gaz lacrymogènes pour tenter de repousser les protestataires.
«Nous sommes à leurs côtés»
«Beaucoup de tristesse, de colère et d'incompréhension ce soir devant les dégradations perpétrées par des extrémistes cagoulés dans le centre-ville de Rennes», a déploré la maire de la ville, Nathalie Appéré, dans une série de messages sur X.
Beaucoup de tristesse, de colère et d’incompréhension ce soir devant les dégradations perpétrées par des extrémistes cagoulés dans le centre-ville de Rennes.
— Nathalie Appéré (@nathalieappere) January 25, 2024
«J'adresse toute ma solidarité et tout mon soutien aux commerçants dont l'outil de travail a été vandalisé», a ajouté l'élue, avant de poursuivre : «nous sommes à leurs côtés».
Cette manifestation est intervenue quelques heures après que le Conseil constitutionnel a très largement censuré la loi immigration. Le gouvernement a annoncé qu'il s'apprêtait à promulguer le texte «dans les prochaines heures» afin d’appliquer les premières mesures «dès ce weekend».