80 hommes soupçonnés de pédocriminalité ont été interpellés depuis le début de cette semaine, partout en France. Les interpellations ont eu lieu dans 53 départements différents, dont deux en outre-mer.
Énorme coup de filet anti-pédocriminalité en France. 80 hommes, âgés d’une trentaine à une soixantaine d’années, ont été interpellés depuis le début de la semaine dans 53 départements différents, dont deux en outre-mer, a détaillé Quentin Bevan, chef du pôle opérationnel du nouvel Office des mineurs (Ofmin) de la police judiciaire.
Parmi les mis en cause, on retrouve différents profils. «Cela va de l’élu local au chômeur, en passant par l'ingénieur», a précisé le commissaire. «Dans la pédocriminalité, il n’y a pas de profil type, on retrouve toutes les catégories socioprofessionnelles», a-t-il continué.
Plus précisément, deux professeurs des écoles, des entraîneurs sportifs ainsi qu'un surveillant dans un foyer pour enfants en situation de handicap ont été interpellés. L’un des deux professeurs possédait des «photos et vidéos volées de ses élèves à connotation sexuelle», a précisé Quentin Bevan. Le professeur a aussi été mis en cause pour avoir agressé sexuellement au moins une de ses élèves.
Par ailleurs, une «dizaine» de personnes interpellées sont également soupçonnées de viols ou d’agressions sexuelles sur mineurs. «Cela montre que la pédocriminalité en ligne, ce n’est pas juste des activités solitaires sur internet» a continué le commissaire, certains «sont déjà passés à l’acte ou risque de le faire» dans la vie réelle.
Une opération d'une ampleur «jamais vue»
Lors de perquisitions, «plus de 100.000» photos et vidéos pédocriminelles ont été retrouvées chez plusieurs interpellés. Parmi ces contenus, certains étaient «extrêmement violents» a souligné le commissaire, citant «des actes sexuels commis sur des nourissons ou des enfants abusés sexuellement avec des animaux».
Tous les mis en cause ont reconnu les faits lors de leurs gardes à vue. A l’arrivée des policiers et gendarmes au moment des interpellations, certains suspects étaient en train de télécharger des contenus pédocriminels, quand d’autres ont tenté de casser leur ordinateur «à coups de marteau».
A la suite des gardes à vue pour «détention, consultation, diffusion et partage d’images pédocriminelles», 51 suspects ont été présentés à un juge. Parmi eux, 13 ont été écroués, soit pour avoir été condamnés à de la prison ferme en comparution immédiate, soit placés en détention provisoire dans l’attente de leur jugement.
Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, a salué via son compte X (anciennement Twitter) «un grand coup de filet contre la pédocriminalité».