En 2023, le gouvernement a mis la pression sur les banques pour que la hausse des frais bancaires ne dépasse pas les 2%. Seulement, pour 2024, la tendance risque de s'inverser. Malgré tout, les hausses seront comprises entre 2 et 3%, inférieures à l'inflation de 2023 estimée à 5%. Voici les 5 frais bancaires qui vont augmenter l'an prochain.
Le calme avant la tempête. En 2023, si la hausse des frais bancaires n’a pas dépassé les 2%, cela s’explique en partie par la pression mise par l’exécutif sur les banques. Le ministère de l’Économie avait alors contraint ces dernières à maintenir ces augmentations autour des 2%. En revanche, pour 2024, la tendance risque de s’inverser. Selon une étude réalisée par MoneyVox dans le cadre de ses Trophées de la Banque 2024, les hausses seront plus importantes l’an prochain même si elles semblent être cohérentes avec les tendances observées avant la pause de 2023. Ce qui écarte la possibilité d’un rattrapage abusif de la part des banques.
Les frais de tenue de compte
Déjà en augmentation, les frais de tenue de compte continuent d’augmenter avec une hausse moyenne de 2,5%. Si, sur l’année, cela représente moins d’un euro, avec un coût moyen de 28 euros par an, ces hausses posent tout de même question quant à leur légitimité. Par le passé, ces frais restaient rares. Mais depuis 2010, ils se sont généralisés et leur prix a explosé. Notamment à cause de la politique de taux bas, voire négatifs, de la Banque centrale européenne (BCE). Malgré un retour du taux à son plus haut niveau historique, la hausse des frais de tenue de compte ne semble pas s’arrêter. C’est le cas de certains établissements, historiquement peu gourmands, qui souhaitent opérer un rattrapage. Comme La Banque Postale où les frais de la tenue de compte vont augmenter de 21,4% ou bien le Crédit Agricole Centre Ouest qui annonce une hausse de 50%.
Les cartes bancaires
Mais les frais de tenue de compte ne sont malheureusement pas les seuls à observer une hausse en 2024. Les cartes bancaires seront, elles aussi, victimes de cette inflation. Cependant, l’augmentation, comprise entre 2 et 3%, va varier en fonction du type de carte. Concrètement, les cartes classiques Visa ou Mastercard vont connaître une hausse de 2,3%, contre 2,4% pour les Gold Mastercard, 3% pour les Visa Premier, 2,1% pour les Mastercard Platinium/World Elite et 2% pour les Visa Infinite.
Les retraits aux distributeurs automatiques de billets (DAB)
Si les cartes bancaires sont de plus en plus chères, les retraits aux distributeurs automatiques de billets (DAB) le seront aussi en 2024. Les banques ont tendance à pénaliser les clients qui se tournent vers les DAB des autres réseaux pour retirer de l’argent. Pour cela, le nombre de retraits gratuits par mois est de plus en plus limité par les établissements bancaires. Conséquence, en 2024, un usager qui effectue 4 retraits hors réseau par mois, verra sa facture moyenne augmenter de 10%.
Les frais d’incidents bancaires
En 2024, il faudra bien gérer son budget au risque de payer plus cher. Les frais punitifs, destinés à sanctionner certains comportements des usagers, voient aussi leur prix s’envoler. Cela se ressent notamment avec la pratique du minimum forfaitaire d’agios. Les découverts, même autorisés, sont facturés par les banques qui prélèvent, chaque trimestre, une somme forfaitaire dès que le compte bancaire se trouve dans le rouge. Une mesure très critiquée mais qui se popularise. En 2024, cinq nouvelles banques vont la mettre en place, ce qui porte le nombre total à 65 établissements bancaires. Le prix des frais d’incidents bancaires connaîtront donc, eux-aussi, une hausse. Celle-ci s’élèvera à 3,2%, ce qui correspond à des frais de 5,90 euros par trimestre en moyenne.
Les frais de dossiers des prêts immobiliers
Se faire pénaliser n’arrive pas seulement aux clients qui rencontrent des difficultés pour boucler leurs fins de mois. L’inflation n’épargne pas non plus les produits d’épargne. Et tous les frais de transfert vont subir une augmentation en 2024. La plus forte hausse (+4,5%) se portera sur le transfert d’un Plan d’épargne logement (PEL) ou d’un Compte épargne logement (CEL). Une augmentation sera même constatée sur le Plan d’épargne en actions (PEA), dont les frais sont pourtant encadrés depuis deux ans. En revanche, celle-ci sera moins importante que pour le PEL et le CEL et sera de 3,1% en 2024.