«Vous n'avez pas honte ?», a lancé un homme au porte-parole du gouvernement Olivier Véran, à son arrivée ce lundi à Crépol (Drôme), où Thomas, 16 ans, a été tué le 19 novembre dernier.
Un accueil chahuté. À son arrivée à Crépol (Drôme) ce lundi 27 novembre, dix jours après la mort de Thomas, Olivier Véran s’est retrouvé face à des habitants parfois hostiles. Alors qu’il sortait de son véhicule, le porte-parole du gouvernement s’est ainsi vu accueilli par des exclamations indignées.
Une personne lui demande de «passer au cimetière du Chalon», où a été enterré l’adolescent de 16 ans mortellement poignardé dans la nuit du 18 au 19 novembre.
Mais c’est un cri bien plus retentissant qui s’est fait entendre à la suite de cette interpellation. Un autre homme, vêtu d’une veste jaune fluo s’est exclamé : «Vous avez pas honte», alors qu’un policier tentait de le maintenir à l’écart.
Lors de sa visite, le porte-parole du gouvernement Olivier Véran a indiqué que le drame n’était pas «une simple rixe en marge d'un bal de village» mais «un drame qui nous fait courir le risque d'un basculement de notre société, si nous ne sommes pas à la hauteur», a-t-il déclaré.
Des violences qui «exacerbent les tensions»
Le porte-parole a poursuivi, indiquant que «c’est à la justice de rendre justice. Pas aux Français eux-mêmes», a-t-il continué, rappelant que neuf suspects ont déjà été mis en examen, notamment pour «meurtre en bande organisé» un chef passible de la perpétuité.
Olivier Véran : «Si je suis à Crépol, c’est pour présenter mes condoléances au nom de l’Etat à la famille de Thomas Perotto» pic.twitter.com/sSSNfKuTue
— CNEWS (@CNEWS) November 27, 2023
«La justice permet de ne pas céder à la tentation de la vengeance par la violence dont se sont rendues coupables à Romans les factions de l’ultradroite animées par la haine et par le ressentiment», a ajouté Olivier Véran.
Des dizaines de militants de la mouvance identitaire, venus de toute la France, se sont retrouvés samedi et dimanche à Romans-sur-Isère, ville voisine de Crépol où Thomas étudiait. Plusieurs slogans racistes y avaient été scandés.
Sur les réseaux sociaux, plusieurs appels aux «ratonnades» ont été observés, poussant certains internautes à appeler à la prudence les citoyens notamment d’origine maghrébine. Des militants d'ultradroite se seraient organisés notamment par le biais de boucles sur Telegram pour commetre des actes violents visés.
Un militant venu de Mayenne pour manifester samedi 25 novembre à Romans-sur-Isère a aussi été tabassé.
Olivier Véran a assuré lundi que le gouvernement était «lucide» face à la «violence qui déferle parfois en solitaire mais qui se conjugue en meute, qui, chaque fois et partout où elle frappe, exacerbe un peu plus les tensions dans notre société».
«Vous n'en pouvez plus de ces bandes violentes, nous non plus», a-t-il martelé, en promettant une mobilisation du gouvernement «pleine et entière», pour garantir la sécurité de tous les citoyens.