Gérard Collomb, ancien maire de Lyon, s'est éteint à l'âge de 76 ans des suites d'un cancer, ce samedi 25 novembre. En 2018, alors qu'il démissionnait de sa fonction de ministre de l'Intérieur, son discours sur la reconquête républicaine avait marqué les esprits.
Le monde de la politique française est en deuil. Les hommages se multiplient pour Gérard Collomb qui a fini par perdre sa bataille contre le cancer. Ministre de l'Intérieur en 2017, il avait décidé de démissionner un peu moins de dix-huit mois après sa prise de fonction.
Durant la passation des pouvoirs, Gérard Collomb avait prononcé un discours marquant dont beaucoup l'estiment «prophétique» aujourd'hui.
L'ancien maire de Lyon avait notamment évoqué la fracture sociale de plus en plus grande avec des «villes ghettoïsées» et la nécessaire reconquête républicaine.
«C'est la loi du plus fort qui s'impose»
Lors de son discours d'adieu au ministère de l'Intérieur, Gérard Collomb avait ainsi commencé par soutenir le projet de reconquête républicaine le jugeant primordial pour «recréer de la mixité sociale», alertant sur la ghettoïsation de plusieurs villes.
«Je suis allé dans tous ces quartiers, des quartiers nord de Marseille, du Mirail à Toulouse à la périphérie parisienne, la situation est très dégradée. Et le terme de reconquête républicaine prend tout son sens.»
L'ancien sénateur ne s'était pas arrêté là en dénonçant les fléaux qui gangrènent les quartiers. «C'est la loi du plus fort qui s'impose, des narcotrafiquants, des islamistes radicaux qui ont pris la place de la République».
Gérard Collomb avait continué son discours en donnant ses idées pour lutter contre cette prise de pouvoir, mais surtout en alertant sur sa crainte d'une guerre civile : «Aujourd'hui, on vit côte à côte, mais moi, je crains que demain, on ne vive face-à-face». Une déclaration qui semble correspondre, cinq ans plus tard, aux enjeux primordiaux d'aujourd'hui.
Les obsèques de Gérard Collomb auront lieu mercredi 29 novembre à la cathédrale Saint-Jean de Lyon à 11h.