Marion Maréchal était l’invitée de la Grande Interview sur CNEWS ce mardi 7 novembre. La tête de liste de Reconquête aux élections européennes, qui auront lieu en juin 2024, est revenue sur le projet de loi immigration regrettant notamment le rejet de l’idée par le président des LR, Éric Ciotti.
«Il faut être capable de mettre ses actes en accord avec ses grandes déclarations ou alors les masques tomberont et les électeurs en tireront toutes les conclusions», a déclaré Marion Maréchal pointant du doigt Éric Ciotti. L’ancienne députée a regretté le changement de cap du chef de file des Républicains qui ne soutient plus l’idée d’un référendum d’initiative partagée (RIP) sur l’immigration.
«Derrière cela il y a un réflexe politicien et je le regrette», a ajouté la vice-présidente du parti d’Éric Zemmour estimant, «que l’on devrait sur un sujet aussi essentiel et aussi vital mettre de côté les petits esprits de boutique.»
Pour Marion Maréchal, le leader des LR a retourné sa veste. «Ce qui me désespère avec Éric Ciotti, c’est que j’ai retrouvé des déclarations de lui pas si lointaines. Je pense à des déclarations en août dans un meeting où il disait lui-même qu’il fallait un référendum sur l’immigration. Il a manifestement changé d’avis», a-t-elle regretté.
Abordant la position de Jordan Bardella, qui a sollicité l’organisation d’un RIP auprès d’Emmanuel Macron, la tête de liste de Reconquête a déclaré, «j’ai davantage confiance dans la capacité du peuple français à se mobiliser pour avoir ce référendum que dans ce président de la République, qui jusqu’ici n’a jamais voulu aller dans cette direction.»
Éric Ciotti lance une pétition pour réformer la Constitution
S’il n’est plus en faveur de la mise en place d’un référendum d’initiative partagée, Éric Ciotti a lancé une pétition citoyenne visant à l’organisation d’une réforme directe de la Constitution française. «En quarante ans, 29 lois sur l’immigration ont été votées. Pour quel résultat ? Plus il y a de lois, plus il y a d’immigration. Et plus il y a d’immigration, plus il y a de lois», peut-on lire sur le descriptif de cette pétition.
Les Républicains ont estimé que cette réforme constitutionnelle qu'ils défendent permettra «de limiter chaque année par un vote au Parlement le nombre d’étrangers accueillis en France sans qu’aucune jurisprudence fondée sur des traités ou des conventions internationales ne puisse s’y opposer» mais également «de faciliter les expulsions des étrangers en situation irrégulière et ceux menaçant l’ordre public».
Enfin, le parti d’Éric Ciotti a estimé que cette réforme de la Constitution française permettrait «de mettre un terme aux dérives de l’asile en instruisant les demandes à l’extérieur de nos frontières».
Le référendum d’initiative partagée est prévu dans la Constitution de 1958, cependant ses conditions de mise en œuvre sont complexes si bien qu’aucun RIP n’a encore été organisé en France.