Des mesures de sécurité immédiates sont mises en place dans les lycées et les collèges, après l'attentat survenu dans un établissement scolaire d'Arras vendredi dernier.
Dans le cadre du plan «Urgence attentat», des mesures de sécurité sont renforcées dans les lycées et les collèges de France. Après l'attaque de vendredi dernier, qui a coûté la vie à Dominique Bernard, un professeur de collège-lycée à Arras, le plan Vigipirate est placé au niveau le plus élevé.
Le ministère de l'Education nationale a publié dans un rapport les consignes sécurité à mettre en place dans les établissements scolaires. Ces consignes sont obligatoirement affichées à la vue de tous les élèves.
une gestion particulière des flux d'élèves
Selon le gouvernement, une attention particulière est portée à la gestion des flux d'élèves, des entrées et sorties dans les écoles et établissements scolaires, dont ceux avec internat. Le proviseur du lycée public Louis Le grand, Joel Bianco, dans le 6ème arrondissement de Paris, nous confie : «On ne reçoit plus de visiteurs, c’est trop dangereux».
Le gouvernement demande à ce qu'un contrôle visuel des sacs, assuré par un adulte, soit effectué systématiquement aux portes des bâtiments scolaires ainsi qu'à l'entrée des classes. Mesures difficiles d'application pour le proviseur, qui souligne que de vérifier les sacs à l'entrée provoque de gros attroupements. «On ne peut pas annuler le risque, le but est de limiter. Il faut trouver le bon équilibre», affirme-il.
Toujours dans ce rapport, le gouvernement a demandé à ce que l'identité des personnes étrangères à l'établissement soit systématiquement vérifiée. En cas de refus, les directeurs d’écoles ou les chefs d’établissements peuvent refuser l’accès aux établissements.
Afin d'éviter les attroupements, le ministère de l'Éducation nationale a demandé de ne pas stationner en voiture devant les écoles, collèges et lycées et de restreindre voire d'interdire toutes activités aux abords des bâtiments. Les élèves du Lycée Louis Le Grand, comme tous les élèves de France, sont appelés à la responsabilité. «C'est un combat collectif, on veille à ce qu'ils aient les bonnes réactions», confie le proviseur.
Des patrouilles mobiles déployées
Le dispositif «urgence-attentat» a entraîné la mobilisation exceptionnelle de moyens et d'effectifs. 7.000 soldats des forces sentinelles sont actuellement déployés dans toutes la France. Un service de surveillance augmentée autour des établissements est assuré par la police et, selon le gouvernement, les patrouilles sont déployées «au maximum de leurs capacités».
Le ministère de l'Education nationale a engagé près de 1.000 personnels de prévention et de sécurité dans les écoles et les établissements scolaires.
Pour l'avenir, le gouvernement a demandé à ce que trois exercices de sécurité soient effectués par an, dont un exercice attentat-intrusion, qui prévoit par exemple des simulations de barricadements. «Il faut renforcer les réflexes», affirme le proviseur.
À l'heure actuelle, les sorties scolaires occasionnelles et les voyages scolaires sont autorisés. Toutefois, ils doivent faire l’objet d’une vigilance particulière par les autorités académiques.