Depuis l'attaque terroriste à Arras ce vendredi 13 octobre, certaines associations mobilisées auprès de la famille de Mohammed Mogouchkov, principal suspect, sont au cœur des critiques, parmi elles se trouve le MRAP. Mais quelle est cette association et quelles sont ses motivations ?
Depuis l'identification du principal suspect de l'attaque terroriste dans le lycée Gambetta à Arras, ce vendredi 13 octobre, Mohammed Mogouchkov, certaines associations se sont rangées du côté de sa famille.
Le MRAP, Mouvement contre le Racisme et pour l'Amitié des Peuples, est principalement critiqué pour ses actions dans cette affaire. En effet, cette dernière s'était opposée en 2014 à l'expulsion du territoire français de la famille du suspect. Pour certains, si cette expulsion n'avait pas été empêchée, cette attaque ne serait pas arrivée. Depuis l'attentat, cette association, à l'action historiquement reconnue, se défend et condamne cet acte.
Une association très ancienne
Créée en 1949 à la suite d'une alliance entre d'anciens résistants et déportés de la Seconde Guerre mondiale, cette association non gouvernementale, se définit comme un moyen de revendication pour l'égalité des droits entre tous les citoyens.
Agréé comme association nationale d'éducation populaire, le MRAP est doté du statut consultatif auprès de l'ONU et est également membre de la Commission nationale consultative des droits de l'Homme. Essentiellement composée de comités locaux, son action s'exerce en partie en faveur des personnes immigrés, de Français d'origines étrangères ou encore de la cause homosexuelle.
Concernant les recettes annuelles, selon les statuts de l'association, celles-ci se composent des ressources créées à titre exceptionnel. Mais aussi des cotisations et souscriptions de ses membres, des subventions de l'Etat, ou encore des régions, départements, communes et établissements publics. Certaines recettes viennent même des produits des rétributions perçues pour services rendus.
«Honteuse récupération d'un crime odieux»
Dans un communiqué du samedi 14 octobre, le MRAP faisait part de son indignation face à l'attaque terroriste dans laquelle Dominique Bernard a perdu la vie et présentait ses condoléances à la famille et aux collègues du professeur. L'association en a par ailleurs profité pour dénoncer les accusations faites à son encontre.
«Et puis il y a les charognards, qui ont vu là une belle occasion de déverser leur haine envers les organisations démocratiques, qui seraient de lointains responsables indirects de cet acte terroriste, en ayant participé dans le passé à un comité de soutien à cette famille arrivée en 2008», a déclaré l'organisation.
Ils sont ensuite revenus sur l'aide qu'ils avaient apporté à la famille de Mohammed Mogouchkov, en s'opposant à leur expulsion. «En 2014, lorsque le dossier a été traité, le futur assassin avait 9 ans. À moins de penser que le terrorisme est inscrit dans les gènes, il est idiot de répandre l'idée que le MRAP a "soutenu un terroriste" ! », ont-ils expliqué.
L'association achève son communiqué en expliquant que les allégations dont elle fait l'objet ne l'arrêteront pas et qu'elle continuera à fournir aux milliers de personnes qui ont besoin de fuir les dictatures et la misère, le moyen de faire valoir leurs droits.
Prônant ainsi les valeurs de leur organisation : revendiquer l'égalité des droits entre tous les citoyens.