Face à l'augmentation du passe Navigo en janvier 2024, la Ville de Paris a dénoncé un «acte anti-démocratique» ce jeudi 12 octobre, alors que Valérie Pécresse a présenté l'accord à son conseil régional aujourd'hui.
Passe d'armes autour du Navigo. La Ville de Paris a fustigé ce jeudi 12 octobre l'accord régional sur le financement des transports en commun, qui prévoit une hausse du prix du passe Navigo. Valérie Pécresse devait d'ailleurs présenter ce protocole à son conseil régional ce jeudi, quelques jours après en avoir évoqué les contours.
Ainsi, en janvier prochain, les usagers ayant souscrit au passe toutes zones verront le prix de leur abonnement passer de 84,10 à 86,30 euros. Cette augmentation, présentée comme une «modération tarifaire», intervient tandis qu'Ile-de-France Mobilité (IDFM), doit boucler son budget pour l'année à venir. Dans un rapport commandé par le ministre des Transports Clément Beaune en janvier dernier, l'Inspection générale des finances (IGF) pointait du doigt un besoin «autour de 500 millions d'euros à court terme et de l'ordre de 1,5 milliard d'euros à horizon 2031», pour le budget d'IDFM.
Devant le conseil d'administration d'IDFM, Valérie Pécresse a approuvé la hausse des contributions des collectivités locales à hauteur de l'inflation +2% jusqu'en 2028 puis à hauteur de l'inflation jusqu'en 2031, déclenchant la colère de Paris.
Paris regrette cet accord
Ce jeudi, la Ville de Paris a regretté la décision prise par la région, qualifiant cet accord de «passage en force» qui «réduira ses capacités de mise en œuvre des politiques de transition écologique et sociale menées», suite au «prélèvement autoritaire à hauteur de 300 millions d'euros», par la région.
De son côté, Valérie Pécresse avait déjà indiqué «compter sur les départements et la Ville de Paris», pour le bon déroulement des négociations encadrant l'accord sur le financement des transports en commun.
L'autre point de crispation réside sur un levier présent dans l'accord signé fin septembre entre Clément Beaune et Valérie Pécresse, pour la période de financement allant de 2024 à 2031. En effet, celui-ci prévoit une hausse des contributions patronales pour les entreprises de plus de 11 salariés, ce qui inquiéterait le ministère de l'Économie. Pour rappel, Bruno Le Maire avait promis qu'aucune augmentation d'impôts pour les entreprises ne serait envisagée.