Après avoir installé leur épicerie dans la commune de Plougar en mars 2023, un couple homosexuel a été contraint de fermer leur commerce et de déménager, en raison d'injures homophobes devenues insoutenables.
«On a compris que l'on n'était pas les bienvenus», ont déploré Gwen et Olivier, un couple d'hommes, qui avait installé son épicerie dans la ville de Plougar. Nommée La P’tite Bedaine, le commerce - qui était le seul du village - proposait également de la petite restauration.
Très vite, le couple homosexuel a été la cible d’injures homophobes, notamment sur les réseaux sociaux. Les deux hommes avaient alors ignoré cette première vague d’homophobie, espérant que les choses se tasseraient, et que leurs détracteurs finiraient par s’habituer à leur présence.
Mais les attaques persistantes ont eu raison des deux hommes, qui ont vu leur moral et leur patience se détériorer au fil des mois. Une cliente «qui venait souvent à la boutique (...) nous raconte qu'elle voulait y boire un café avec une personne de sa famille mais que celle-ci a refusé car nous étions un couple homo», a témoigné Olivier auprès de France 3 Bretagne.
Le départ prévu fin novembre
Face à ce climat délétère, le couple de commerçants a commencé à envisager son départ, regrettant toutefois leurs clients fidèles et respectueux, qui ont toujours été à leurs côtés. Leur départ est prévu pour le 30 novembre prochain.
«Suite à un arrêt d’activité, le bar épicerie et petite restauration de Plougar cherche un repreneur dès le 1er décembre ! Vous êtes motivés à poursuivre l’aventure ? Contactez la mairie au 02.98.68.53.65 ou le Maire au 06.60.54.70.04», a publié la commune sur une publication Facebook.
Celle-ci a été largement commentée par des internautes navrés de voir le couple contraint de partir : «Les cons ont gagné. Ça me désole pour vous. Bonne chance pour l'avenir» ; «Soutien total à vous deux. L'homophobie fléau de notre société», peut-on notamment lire.
De leur côté, les gérants ont tenu à remercier la commune ainsi que leurs clients, assurant que le harcèlement homophobe était l’œuvre d’«une minorité de personnes» : «Beaucoup de gens de Plougar nous on soutenu», ont-ils indiqué sur leur page Facebook, face à la médiatisation de leur histoire.