En Corrèze, un char orné d’une banderole «Morts aux écolos» lors d’une fête de village a suscité la colère des élus EELV locaux. Le maire de la ville a évoqué une simple plaisanterie.
Une blague qui ne passe pas. La petite commune de Pérols-sur-Vézère, en Corrèze, est au cœur d’une polémique, à cause du maire qui a défilé avec une banderole affichant le slogan «Mort aux écolos», à l'occasion de la «Saint-Bernard». Le char transportait également des personnes déguisées en chasseurs et armées de «fusils».
Les élus locaux d'Europe Ecologie Les Verts (EELV) ont qualifié cette inscription «d’appel au meurtre». Jean-Louis Pagès, conseiller régional écologiste de Nouvelle-Aquitaine et tête de liste en Haute-Vienne, s'est indigné en déclarant à France Bleu : «Quand on voit ça, on est interloqués face à cet appel au meurtre dans une société qui devient de plus en plus violente».
A Perols-sur-Vezere (19) un maire, à la fête de la Saint-Bernard , banderole « Mort aux écolos » conduit un char de personnes armées de fusils. « c’est de l’humour » dit-il et la Saint-Barthélémy, il trouve que ça a été drôle, aussi ?@marinetondelier @EelvLimousin pic.twitter.com/wt8TDzIZZw
— Jean-louis Pagès (@Pagesjl) August 22, 2023
Alain Fondrède, maire de la commune, a tenté d'atténuer la situation en expliquant que la bannière était simplement une blague : «Ce sont des jeunes qui l'ont écrite. C'était une phrase pour faire rire, de l'humour au 4e degré. Ils n'auraient pas dû marquer ça, mais je le remets dans le contexte d'une fête de village. À 20 ans, on ne réfléchit pas comme ça». «Il n'y a aucune méchanceté», a ajouté l'élu dans les colonnes du quotidien La Montagne.
Un habitué des polémiques
Sans parti politique et en poste depuis 23 ans, il n’en est pas à sa première polémique concernant les chars de la «Saint-Bernard». Par le passé, Alain Fonfrede avait déjà utilisé ces chars pour exprimer des opinions sur des sujets sensibles, notamment contre l’éolien, la commune étant en conflit sur l'implantation d'éoliennes sur son territoire, et également au sujet de l'implantation d'une usine de pellets dans un village voisin.
Face à l'ampleur de la controverse, il a évoqué la possibilité de démissionner «si ça va trop loin». Par ailleurs, les écologistes de Haute-Vienne se sont dits prêts à discuter avec le maire pour trouver un terrain d'entente.