La ministre déléguée chargée des Collectivités territoriales, Dominique Faure, a évoqué une revalorisation de l'indemnité pour les élus des communes de 3.500 à 100.000 habitants.
Face à une fonction de plus en plus complexe, le gouvernement réfléchit à mieux payer les élus locaux, souvent en première ligne dans la gestion des crises du quotidien, comme lors des émeutes de juin dernier, ou actuellement la canicule. Les élus soulignent en effet des journées interminables. «En fait, on n'est pas aux 35 heures, loin de là», a assuré à CNEWS Christine Lesueur, maire de Forges-les-Eaux (4.000 habitants), en Seine-Maritime.
Porter l'indemnité des maires «à la hauteur» de leur «engagement», lutter contre leur «découragement», c'est donc l'objectif affiché par la ministre déléguée chargée des Collectivités territoriales, Dominique Faure, dans un entretien publié vendredi 18 août par les journaux du groupe Ebra.
«L'indemnité versée aux élus n'est pas suffisante pour un certain nombre de maires qui sont obligés de travailler en parallèle. Rien n'est simple quand on est maire aujourd'hui et il y a une forme de découragement», reconnaît la ministre. Comme elle l'avait annoncé à l'AFP en juillet, Dominique Faure confirme mener «un vaste chantier pour améliorer les conditions d'exercice du mandat d'élu local» en collaboration avec David Lisnard, président de l'Association des maires de France (AMF).
Pas d'indemnité personnalisée
Tous les maires n'auraient cependant pas le droit à cette revalorisation. Les petites communes de moins de 3.500 habitants n'ont qu'une petite indemnité. La ministre évoque notamment une revalorisation pour les élus des communes de 3.500 à 100.000 habitants, dont l'indemnité maximale varie de 2.200 euros à 4.400 euros brut par mois, selon la taille des collectivités. La rémunération des maires des villes de plus de 100.000 habitants sera aussi abordée, car «ce sont des élus à temps complet qui ont de lourdes responsabilités et gèrent un personnel de plusieurs milliers de personnes», justifie-t-elle.
Si la ministre ne précise pas les niveaux de revalorisation envisagés, elle écarte la piste d'une indemnité personnalisée destinée à contrebalancer une perte de revenu liée à la prise de fonction d'élu. «Des gens sont très bien payés dans le privé et il n'y a aucune raison de compenser leur salaire précédent», estime-t-elle.
Selon un rapport sénatorial publié en juillet dernier, plus de 1.000 maires élus en 2020, sur environ 35.000, avaient démissionné à mi-mandat.