Le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire pour des soupçons d’abus de confiance concernant la campagne présidentielle de Valérie Pécresse. Des investigations sont en cours selon le ministère public.
Une enquête préliminaire, portant sur des soupçons d'abus de bien social autour de commissions pour la location d'un siège pour la campagne présidentielle de Valérie Pécresse, a été ouverte par le parquet de Paris ce vendredi.
«Suite au signalement de la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP) relatif aux comptes de campagne de Valérie Pécresse, une enquête préliminaire des chefs d’abus de confiance et de recel d’abus de confiance a été confiée à la Direction régionale de la police judiciaire (DRPJ)», a confirmé le ministère public. «Les investigations sont en cours», a-t-il précisé.
L'enquête porterait sur les «conditions de location d'un des deux sièges de campagne de Valérie Pécresse et les prestations du cabinet de conseil Jones Lang LaSalle (JLL)», qui «a facturé, fin 2021, 62.400 euros d'honoraires pour la recherche et la négociation des locaux».
Des locaux qui appartiennent à un bailleur
Dans sa décision du 14 décembre 2022 relative au compte de campagne de Valérie Pécresse, publiée au Journal officiel fin janvier 2023, la CNCCFP s'est interrogée sur la réalité et la portée «limitée» des prestations de JLL.
Les interrogations sont accrues par le fait que ces locaux appartenaient à un bailleur, Comet Group, qui avait déjà contracté avec le cabinet de conseil Lysios Public Affairs dont l'un des associés, Patrick Stefanini, était directeur de campagne de Valérie Pécresse.
Fin septembre, le parquet de Paris avait ouvert une première enquête portant sur des soupçons de détournement de fonds publics dans le cadre de cette même campagne présidentielle de Valérie Pécresse, après un signalement provenant cette fois de Julien Bayou (EELV). Ce signalement avait été qualifié de «dénonciation calomnieuse» par l'entourage de la présidente LR de la région Île-de-France.
Le signalement du secrétaire national démissionnaire d'EELV, adressé le 19 avril au parquet et dont l'AFP a eu connaissance, visait également les infractions de financement illégal de campagne électorale, financement illégal de parti politique, abus de biens sociaux et/ou prises illégales d'intérêts.
La candidate LR Valérie Pécresse a consacré 14,3 millions d'euros pour un seul tour de scrutin, mais sans atteindre la barre des 5% de voix qui lui aurait permis d'obtenir le remboursement de ses frais de campagne. Après sa défaite, elle avait lancé un appel aux dons pour combler un trou de cinq millions d'euros.