Des bureaux inoccupés et des employés qui manquent à l’appel, jamais les Français ne se sont autant mis en arrêt maladie que depuis la pandémie. Ce phénomène touche tous les secteurs, et trois en particulier.
Dans une étude publiée ce mercredi 26 juillet, le cabinet de conseil en ressources humaines Mercer confirme ce que l’assureur Axa avait déjà identifié en mai dernier, à savoir que le niveau d’absentéisme des salariés en France a atteint son niveau record en 2022.
D'après cette étude, près d'un salarié sur deux (48%) s'est absenté au moins trois jours l'an dernier. Le taux d'absentéisme (nombre de jours d’inactivité rapporté au nombre total de jours) s'est quant à lui élevé à 5,2% l'année dernière, contre 4,8% en 2021.
un fléau dans le monde professionnel
Il est important de noter que le phénomène n'impacte pas tous les secteurs de manière uniforme. Par exemple, la branche des bureaux d'études techniques, cabinets d'ingénieurs-conseils et sociétés de conseils (Syntec) est moins touchée, avec un taux nettement inférieur à la moyenne de 3,4%. En revanche, les secteurs de l'agroalimentaire (6,3%), de l'hébergement-restauration (6,5%) et du commerce et de la distribution (7,9%) sont particulièrement atteints.
Le Covid a révélé de nombreux problèmes au travail
Toutefois, si les arrêts de travail sont plus fréquents dans ces secteurs, cela ne signifie pas qu’ils sont plus longs. En effet, alors que la durée moyenne des arrêts longs est de 27 jours dans l’hôtellerie, le commerce et la distribution, elle est de 97 jours dans les secteurs de l’industrie, du BTP et de la santé.
La montée récente de l’absentéisme s’explique par l’essor des arrêts de travail liés au Covid-19, mais aussi à l’importance nouvelle donnée aux risques psychosociaux et aux troubles musculo-squelettiques. «Désormais, depuis 2022, ce sont les troubles psychologiques qui sont la première nature des arrêts de travail», explique ainsi Diana Milleron-Deperrois, directrice générale d’AXA Santé.
Par ailleurs, cette hausse de l’absentéisme explose chez les jeunes, avec +55% d’arrêt maladie chez les moins de 30 ans par rapport à 2019.