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Emeutes en France : «Il faudrait qu'à la première infraction, on arrive à sanctionner financièrement et facilement les familles», estime Emmanuel Macron

Le président de la République a voulu adresser «un message de confiance, de détermination de l'Etat». [REUTERS/Yves Herman/Pool]

Ce lundi 3 juillet au soir, le président de la République a suivi des policiers du 17e arrondissement de Paris en toute confidentialité. Durant un entretien avec les agents, Emmanuel Macron a suggéré l'idée d'une sanction financière immédiate pour les familles de jeunes délinquants.

Une sortie discrète auprès des forces de l'ordre. Dans la nuit de ce lundi 3 au mardi 4 juillet, Emmanuel Macron s'est rendu dans le 17e arrondissement de la capitale pour suivre des forces de l'ordre dans leur travail rendu plus difficile face à un contexte d'émeutes partout en France.

Aucune caméra n'était conviée à ce rendez-vous qui s'est déroulé entre la caserne Bessières et une brasserie «privatisée pour l'occasion», relatent nos confrères du Parisien. Selon le quotidien, le président de la République a voulu adresser «un message de confiance, de détermination de l'Etat pour [les] soutenir». Avant d'assurer : «On est avec vous».

Ce rendez-vous prévu à la dernière minute a permis des échanges plus directs, où les policiers ont pu exprimer leur ressenti face à la situation chaotique, chaque soir, dans Paris et sa proche banlieue. «En onze ans d'exercice, je n'ai jamais vu autant de tirs de mortiers. Les deux premiers soirs, ils ont été utilisés pour nous tuer c'est sûr», a relaté un policier.

«On n'a jamais fait autant pour les quartiers qu'au cours de ces quinze dernières années»

Un autre a reproché un laxisme du système judiciaire : «Les gamins, on les attrape, puis le lendemain on les retrouve dans la rue, c’est qu’il y a un problème». Et à Emmanuel Macron de répliquer face aux agents de la caserne : «On a multiplié les textes de loi. Maintenant, il faut qu’ils soient appliqués».

Le chef de l'Etat s'est ensuite entretenu dans une brasserie près de la porte de Clichy avec six membres de la Brigade anti-criminalité (Bac). «On ne leur fait plus peur», a ainsi assuré l'un d'entre eux. Lorsqu'il a questionné «l'impact» de «l'appel à la responsabilité des parents», le constat est apparu limpide pour les policiers : «Malheureusement non». Le président aurait alors commenté que le gouvernement «n'a jamais fait autant pour les quartiers qu'au cours des quinze dernières années». Et lorsqu'il a demandé qui «les gamins» écoutent, les «baqueux» ont répondu par : «Les dealers monsieur le président».

Toujours selon eux, «il faut taper au portefeuille, il n'y a que ça qui marche». Emmanuel Macron s'est alors interrogé sur les mesures possibles contre les familles de délinquants. «Pourquoi pas, mais au cas par cas, et pas forcément par les allocations familiales. Il faudrait qu’à la première infraction, on arrive à sanctionner financièrement et facilement les familles. Une sorte de tarif minimum dès la première connerie».

Si les dernières soirées ont été assez calmes, que ce soit en termes de dégâts recensés ou en nombre d'interpellés, le président de la République est resté lucide : «Je ne considère pas que c'est derrière nous». Et s'est donné comme horizon immédiat «les 13 et 14 juillet prochains», en espérant que l'unité nationale reste bien une fête.

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