Ce vendredi 30 juin, au lendemain d'une troisième nuit de violences urbaines partout en France en réaction à la mort du jeune Nahel, Emmanuel Macron s'est exprimé en ouverture d'une cellule interministérielle de crise. Le chef de l'Etat a notamment annoncé que des moyens supplémentaires allaient être déployés pour faire face aux émeutes.
Le président de la République, Emmanuel Macron, a présidé une nouvelle cellule interministérielle de crise ce vendredi 30 juin, à Paris, pour la deuxième fois en deux jours, après une troisième nuit de violences dans l’Hexagone. «J’aimerais vous remercier et apporter le soutien de la Nation à nos policiers, nos gendarmes, nos sapeurs-pompiers. J’aimerais aussi remercier nos préfets et l’ensemble des services de l’État qui ont été mobilisés durant ces dernières nuits», a commencé par déclarer le président de la République.
«Les deux nuits que nous venons de vivre relèvent d’une situation qui est absolument inacceptable et injustifiable. Rien ne peut justifier la violence, surtout lorsque celle-ci consiste à s’attaquer à des bâtiments publics, à des mairies, à des commissariats, à des écoles ou à organiser des pillages contre des commerces», a ajouté Emmanuel Macron.
Emmanuel Macron dénonce une «instrumentalisation inacceptable de la mort d'un adolescent» pic.twitter.com/VAyAAe0fXH
— CNEWS (@CNEWS) June 30, 2023
Ce dernier a dénoncé une instrumentalisation inacceptable de la mort d'un adolescent. «Face à cela, je condamne avec la plus grande fermeté, celles et ceux qui utilisent ce moment pour créer le désordre et attaquer nos institutions. Ils portent une responsabilité de fait accablante. Je condamne ces violences pures et injustifiables qui n’ont aucune légitimité», a rapporté le président de la République.
Une réponse jugée rapide et adaptée
Emmanuel Macron s'est félicité pour la réponse «rapide et adaptée» des forces de l'ordre et annoncé que des «moyens supplémentaires» allaient être déployés par le ministère de l'Intérieur. «La décision a été prise d’annuler plusieurs événements festifs et certains rassemblements dans les départements qui sont les plus sensibles pour pouvoir protéger nos compatriotes», a par ailleurs indiqué le chef de l'Etat.
Emmanuel Macron a profité de cette prise de parole pour appeler tous les parents à la responsabilité. «Un tiers des interpellés de la dernière nuit sont des jeunes voire très jeunes. C’est la responsabilité des parents de les garder au domicile. Il est important pour la quiétude de tous que la responsabilité parentale puisse pleinement s’exercer. J’en appelle au sens de la responsabilité des mères et des pères de famille. La République n’a pas vocation à se substituer à eux».
Un esprit de responsabilité attendu
Il a également dit attendre un «esprit de responsabilité» des grandes plates-formes des réseaux sociaux, citant notamment Snapchat et TikTok où s'organisent «des rassemblements violents» et qui suscitent «aussi une forme de mimétisme de la violence, ce qui conduit chez les plus jeunes à une forme de sortie du réel».
«On a le sentiment parfois que certains d'entre eux vivent dans la rue les jeux vidéo qui les ont intoxiqués», a estimé le chef de l'État. «La loi a prévu, y compris ces derniers mois, des changements et l'exercice d'un contrôle parental qu'il convient de faire pleinement respecter, mais nous prendrons dans les prochaines heures plusieurs dispositions d'abord en lien avec ces plates-formes, d'organiser le retrait des contenus les plus sensibles», a annoncé le chef de l’État.
«Des demandes seront aussi faites partout où c'est utile et à chaque fois que c'est utile, pour avoir l’identité de celles et ceux qui utilisent ces réseaux sociaux pour appeler au désordre ou pour exacerber la violence», a-t-il précisé. Dans la nuit de jeudi à vendredi, les forces de l'ordre ont procédé à 875 interpellations, dont 408 à Paris et sa proche banlieue, selon le bilan définitif du ministère de l'Intérieur. Au total, 249 policiers et gendarmes ont été blessés dans la nuit. Saisi par une vidéo amateur, le tir à bout portant d'un motard de la police mardi matin sur Nahel, 17 ans, lors d'un contrôle routier à Nanterre, continue à embraser de nombreuses villes du pays.