La présidente du groupe Renaissance à l’Assemblée nationale, Aurore Bergé, a été accusée d’«instrumentalisation» et de «récupération politique» après ses propos sur l’attaque au couteau à Annecy en sortant du débat parlementaire sur la réforme des retraites.
Avant d’apprendre la terrible nouvelle de l’attaque au couteau contre des enfants à Annecy, les députés étaient réunis dans l’Hémicycle de l’Assemblée nationale pour débattre de la proposition de loi du groupe LIOT, qui visait initialement à abroger le report de l’âge de départ à la retraite à 64 ans.
Le débat n’a en réalité pas vraiment eu lieu, puisque l’article abrogeant cette mesure avait été supprimé en commission, et la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, a déclaré irrecevables tous les amendements déposés par l’opposition visant à rétablir l’article 1 de la proposition de loi. Il n’y a donc pas pu avoir de vote sur le report de l’âge de 62 à 64 ans.
À la sortie de l’Hémicycle, la présidente du groupe Renaissance (parti présidentiel), Aurore Bergé, a été interrogée sur les débats qui ont eu lieu à l’Assemblée. «Être en ce moment dans l'Hémicycle avec une espèce de bataille de chiffonniers sur une recevabilité ou non d'amendements nous paraît en total décalage par rapport à l'effroi qui submerge notre pays», a-t-elle alors déclaré, faisant référence à l’attaque qui venait de se produire à Annecy.
Aurore Berge n’a plus de limite dans l’instrumentalisation répugnante. https://t.co/lHUe657o6f
— Mathilde Panot (@MathildePanot) June 8, 2023
Alors qu'un drame se déroule sous nos yeux, Aurore Bergé se rue vers les caméras afin d'organiser sa récupération politicienne. L'indignité prend forme humaine. #Annecy
— Alexandre Sabatou (@ASabatou) June 8, 2023
Une sortie qui a été jugée indigne par de nombreuses personnalités politiques de l’opposition. «Alors qu’un drame se déroule sous nos yeux, Aurore Bergé se rue vers les caméras afin d’organiser sa récupération politicienne. L’indignité prend forme humaine», a déclaré le député Rassemblement national de l’Oise, Alexandre Sabatou, sur Twitter.
«Aurore Bergé n’a plus de limite dans l’instrumentalisation répugnante», a réagi de son côté la cheffe de file des Insoumis, Mathilde Panot, sur le réseau social. «Comment a-t-elle osé ? Toute honte bue, Aurore Bergé atteint le summum de l’instrumentalisation. Insupportable !», selon la députée insoumise Manon Aubry. «Je crois qu’Aurore Bergé a depuis longtemps des expressions qui sont au-delà de la honte», a lâché Olivier Faure, le patron du Parti socialiste, devant la presse.
L’entourage de la députée a indiqué à l’AFP que sa réaction «est celle d'une mère de famille qui ressent un profond décalage entre le bruit et la fureur de l'hémicycle et le calme et la dignité qui doivent tous nous étreindre». «Ceux qui s'indignent voient dans sa déclaration leurs propres turpitudes», a ajouté la même source.