Le pasteur de la paroisse protestante Saint-Guillaume de Strasbourg (Bas-Rhin) a décidé de reprogrammer un spectacle de «pole dance» au sein du lieu de culte ce mercredi et de ne pas l'annuler malgré des menaces de mort.
Il n'entend pas céder. Malgré les menaces qu'il a reçues après l’organisation d’une adaptation d’une œuvre biblique en «pole dance», le pasteur de la paroisse protestante Saint-Guillaume de Strasbourg (Bas-Rhin) a décidé de programmer un autre spectacle similaire ce mercredi 31 mai, ainsi que les jeudi 1er et vendredi 2 juin.
«Plier, c'est envoyer un mauvais signal», avait déjà confié la paroisse à l’AFP après avoir adapté la célèbre œuvre musicale «Stabat Mater» de Pergolèse en mars dernier, dans laquelle figuraient des performances de «pole dance».
Ce faisant, la paroisse a décidé de maintenir la programmation de cette semaine, avec la réadaptation d’une deuxième oeuvre de Pergolèse, prévue du reste bien avant celle jouée en mars : «Ce n’est pas avec l’opinion de deux personnes que nous allons changer d’avis de façon ferme», s’est défendu le pasteur Daniel Boessenbacher auprès de CNEWS
Le pasteur a également souligné la présence de nombreux soutiens : «Depuis que nous faisons des activités un peu différentes, je vois aussi des choses positives. Un de nos fidèles a demandé un baptême d’adultes et sa démarche est directement liée aux activités récentes de la paroisse», nous a-t-il révélé.
des menaces de décapitation
La paroisse Saint-Guillaume se veut particulièrement en phase avec son temps et tient aussi une antenne dédiée aux fidèles LGBTQI+. Pionnière dans cette démarche, elle a même été sollicitée par deux paroisses, l'une à Paris l'autre à Montpellier, qui souhaitent prendre des initiatives similaires.
De quoi encourager la paroisse strasbourgeoise à maintenir l’accueil des événements à venir, organisés par une association proche du temple : «C’est un spectacle légèrement différent. Ce sera toujours le même compositeur, mais c’est un opéra comique», a encore confié à CNEWS Daniel Boessenbacher, qui précise que la chanteuse et le gymnaste présents lors du premier spectacle seraient aussi de la partie pour ce second round.
De leur côté, les artistes et gymnastes n’avaient pas subi d’attaques après leur performance, contrairement à la paroisse et au pasteur, qui en ont essuyé plusieurs : «Une lettre de menace disait notamment “pas de danse, pas de musique”, et parlait même de décapiter les paroissiens», déplore Daniel Boessenbacher.