Un rapport parlementaire sur la situation à Mayotte, remis ce mercredi 31 mai, préconise de répartir les migrants comoriens sur l'ensemble du territoire métropolitain pour soulager l'archipel.
Une proposition explosive. Dans un rapport remis ce mercredi, deux députés dressent un tableau alarmant de la situation migratoire à Mayotte et proposent des solutions pour résoudre la crise.
Enjeux migratoires aux frontières Sud de l’Union européenne et en océan indien
Suivez l’examen du rapport d’information de @LMarcangeli et @DeputeeEstelle, co-rapporteurs.#DirectAN https://t.co/Vx3XCDswod— Assemblée nationale (@AssembleeNat) May 31, 2023
Laurent Marcangeli, député Horizons de Corse, et Estelle Youssouffa, élue LIOT de Mayotte, préconisent ainsi de mettre fin au «visa territorialisé à Mayotte», un titre de séjour qui n'existe qu'à Mayotte et qui permet de séjourner uniquement sur l'archipel.
Si un migrant comorien régularisé à Mayotte veut rejoindre la métropole, il doit demander une carte de résident de dix ans. Mais celle-ci nécessite de remplir des conditions strictes comme le fait d'avoir des attaches familiales en France, d'avoir rendu service au pays ou de bénéficier d'une protection internationale.
Je présente ce matin en @AN_AfEtr mon rapport sur les enjeux migratoires: je recommande l’instauration de l’Aide Médicale d’Etat #AME à #Mayotte pour que le budget de la #santé sur l’île ne soit plus amputé de moitié par les dépenses de santé des étrangers. Nous préconisons…
— Estelle Youssouffa Députée (@DeputeeEstelle) May 31, 2023
«On nous accuse de manquer de solidarité, on nous demande de serrer les dents. Ici, on est saturés. 50.000 étrangers irréguliers, c'est insupportable pour notre petit territoire de 374 km², mais pour l'Hexagone, ce n’est rien», estime la députée mahoraise Estelle Youssouffa, citée par Le Figaro.
un «chaos» sanitaire
Les députés dressent aussi un rapport accablant de la situation sanitaire à Mayotte, dont le système de santé est «plongé dans le chaos» selon leurs termes, notamment du fait de la pression migratoire.
Sans couverture sociale, «les étrangers séjournant illégalement sur le territoire mahorais ne peuvent se faire soigner dans le secteur libéral», relèvent les députés, et «l'ensemble des demandes de soins et de prise en charge des étrangers en situation irrégulière se reporte sur le centre hospitalier de Mamoudzou et sur ses antennes territorialisées».
Entre autres mesures, le rapport recommande donc l'instauration de l'aide médicale d'Etat (AME) à Mayotte. Ce dispositif destiné aux étrangers en situation irrégulière, qui leur accorde un remboursement des soins médicaux, n'est en effet pas en vigueur sur l'archipel. Une situation qui fait peser toute la prise en charge sur le seul hôpital de Mayotte.
Ce rapport, intitulé «enjeux migratoires aux frontières Sud de l’Union européenne et en océan Indien» est remis alors que l'opération sécuritaire «Wuambushu» se poursuit à Mayotte, avec la destruction de nombreux habitats insalubres et l'expulsion de migrants comoriens.