Les chefs d'établissement scolaires de Toulouse ont reçu une demande de policiers, leur demandant de compter les élèves absents le 21 avril dernier, jour de l'Aïd al-Fitr, comme l'explique la Dépêche du Midi.
C’est une maladresse qui ne passe pas. D’après les informations de la Dépêche du Midi, des policiers ont demandé aux chefs d’établissements scolaires de Toulouse de leur indiquer le nombre d'élèves absents le jour de l'Aïd al-Fitr, le 21 avril, à la veille des vacances scolaires dans l’académie de Toulouse.
Une demande par mail et sans autorisation du rectorat
«Il a été demandé aux directeurs d'écoles et chefs d'établissements de fournir les chiffres de l'absentéisme le jour de l'Aïd», a déclaré à l'AFP une source syndicale, confirmant une information publiée par le quotidien régional La Dépêche du Midi. Cette demande a été faite par mail, sans l'aval du rectorat de Toulouse. «En aucun cas nous ne menons des enquêtes de la sorte», a déclaré à l'AFP Mostafa Fourar, recteur de l'académie. «Si quelqu'un a pris cette initiative, l'Éducation nationale n'y est absolument pas associée», a-t-il ajouté.
«Dès que les chefs d'établissements et directeurs d'écoles nous ont informés de cette requête, consigne a évidemment été donnée de ne pas y répondre», a précisé Mostafa Fourar. «Les services du renseignement territorial sont passés par des policiers référents de l'Éducation nationale, leur message était mal formulé, mais demander un taux d'absentéisme, ce n'est pas du fichage ni des données nominatives», a souligné cette source.
Un cas similaire recensé dans l'Hérault
Ce travail du renseignement territorial s'inscrit dans un contexte de «regain d'atteintes à la laïcité en milieu scolaire» durant la période du ramadan, selon cette même source, avec par exemple «des défis pour les réseaux sociaux pour se filmer avec un voile» ou des refus de participer à des cours de chant et de musique.
Les élèves sont réglementairement soumis à l'obligation d'assiduité, mais des autorisations d'absence peuvent être délivrées aux familles qui en font la demande pour une fête religieuse. «En cas d'absence de leur enfant, les parents doivent sans délai faire connaître au directeur de l'établissement scolaire les motifs de leur absence, mais il ne revient pas aux services de demander s'ils vont être absents, conformément au respect de la confidentialité des croyances», selon le ministère de l'Éducation nationale.
«On ne comprend pas comment on a pu avoir cette initiative, sans qu'elle ait été discutée nulle part. Cela pose question car manifestement les services de l'Etat n'ont pas parlé à l'Education nationale», a estimé Pierre Priouret, secrétaire général du Snes-FSU Toulouse. Mais selon La Dépêche du Midi, une demande similaire avait été faite début mai, dans l'Hérault.