Deux professeurs de philosophie enseignant respectivement à Rouen et près de Marseille, ont été suspendus pendant trois mois. Le ministère de l’Education a indiqué ce samedi que les deux professeurs avaient outrepassé leur «devoir de réserve».
Franklin Nyamsi, enseignant à Rouen, et René Chiche, enseignant à Marseille, ont été suspendus de leurs fonctions de professeurs de philosophie. «La sanction a fait l’objet d’une procédure stricte, motivée par l’atteinte au devoir de réserve» a expliqué le ministère de l’Education nationale.
René Chiche, suspendu depuis la mi-avril, était connu dans le milieu enseignant pour ses propos très critiques sur une école qu’il juge à la dérive. Il est également vice-président d’Action et Démocratie, un syndicat minoritaire composé d’enseignants.
Sur Twitter, il a réagi à sa mise à pied : «Selon le ministre, mon expression publique et l’audience de mes propos portent atteinte à l’image et à la réputation du service public de l’Education nationale».
Une décision portée devant la justice mais rejetée par le tribunal administratif de Rouen
La commission paritaire qui s’était réunie en conseil disciplinaire il y a quelques semaines, lui avait reproché de mettre «en avant sa qualité de professeur dans ses prises de paroles publiques». Par ailleurs, la commission a également considéré que «la fréquence de ces propos est de nature à impacter le bon fonctionnement du service public».
De son côté, Franklin Nyamsi, suspendu depuis le mois de mars, estime avoir été sanctionné pour ses «critiques contre la politique africaine de la France» et a évoqué une «persécution politique» d’après une publication parue à la fin du mois d’avril.
D’ailleurs, le professeur a porté la décision devant la justice afin de la contester, mais le tribunal administratif de Rouen l’a débouté de sa requête jeudi 4 mai. «Sans le moins du monde motiver sa décision, un juge administratif de France a rejeté notre recours contre l’exclusion de fonctions professorales que je subis depuis le 14 mars 2023» a commenté Franklin Nyamsi.
L’association des professeurs de philosophie de l’enseignement public (APPEP), a publié un communiqué ce vendredi 4 mai dans lequel elle écrit ne disposer que de «données fragmentaires» à propos de ces deux affaires. Cependant, ces données seraient «suffisantes pour susciter l’inquiétude légitime des professeurs».