Particulièrement contesté notamment par les riverains opposés au projet, le restaurant de la célèbre chaîne de fast-food Burger King n'ouvrira finalement pas ses portes comme prévu place Martin-Nadaud, dans le 20e arrondissement de Paris, promet la Ville ce mercredi 5 avril.
Une «dark kitchen» cachée ? Symbole de l'installation anarchique des «dark stores» et «dark kitchens» à Paris, le projet très contesté d'ouverture d'un restaurant Burger King place Martin-Nadaud, dans le 20e, «ne verra finalement pas le jour», a annoncé ce mercredi le premier adjoint à la mairie de Paris Emmanuel Grégoire.
La loi du côté de la mairie
Une annonce qui intervient quelques jours après la parution du décret et de l'arrêté au Journal Officiel fin mars, qui confirme que les «dark stores» et «dark kitchens» sont bien des entrepôts et non des commerces. Or, ce restaurant n'en était pas un, selon l'élu, pour qui il s'agissait en fait d'une «dark kitchen déguisée», dans la mesure où une grande partie du site devait être dédiée à la préparation et à la livraison de commandes. Et non à la partie «restaurant».
La loi est désormais du côté de la mairie, et concrètement, cela signifie que s'il veut s'installer là, le célèbre groupe américain Burger King devra déposer un dossier à la municipalité parisienne afin d'obtenir un changement de destination pour ces locaux commerciaux en entrepôt.
«Depuis longtemps, ces opérateurs ont pu profiter du flou juridique et de cet interstitiel du droit pour s'y immiscer, c'est désormais fini», assure l'élu, qui entend bien s'appuyer sur le nouveau plan local d'urbanisme (PLU) en cours de révision pour dire «non» à l'installation de ce local où les burgers auraient selon lui été produits à la chaîne avant d'être livrés par un ballet incessant de livreurs à scooters.
Des riverains en colère
Une bonne nouvelle pour les riverains aussi, qui avaient lancé une pétition signée par près de 19.000 personnes pour s'y opposer. «Non à la dégradation de la place Martin Nadaud et du quartier Gambetta-Père Lachaise, non à la détérioration des espaces publics du quartier, non à l'implantation d'une nouvelle enseigne de malbouffe dans le 20e, et non à la promotion de pratiques environnementales passéistes», écrivent-ils dans leur pétition.
Eux s'inquiétaient notamment de la pollution sonore, de l'éventuelle prolifération des poubelles et des rats, mais aussi de l'aspect architectural de ce projet qui va selon eux «à l'encontre de l’histoire architecturale du quartier» qui devait s'installer au pied d'un immeuble en briques rouges donnant sur la place Martin-Nadaud.
Cette installation pose plusieurs questions d'après leurs dires, au sujet de «l'implantation d'une telle enseigne à proximité directe de nombreux lieux protégés dont certains classés et inscrits», citant le cimetière du Père Lachaise, l'édicule Guimard de la station Gambetta ou encore le Mur des fédérés, mais encore au sujet «de la sauvegarde des commerces indépendants propre au quartier».