Un sondage CSA pour CNEWS rendu public ce mercredi 5 avril montre que 66% des Français sont favorables au recours à l'armée pour lutter contre le trafic de drogue dans les quartiers difficiles.
Ils font le choix de la fermeté. Selon un sondage CSA pour CNEWS publié ce mercredi, 66% des Français estiment qu'il faut faire appel à l'armée pour lutter contre le trafic de drogue dans les quartiers difficiles (33% se disent contre cette idée, 1% ne se prononcent pas).
Le sujet revient sur le devant de la scène médiatique à l'occasion d'une nouvelle flambée de violences à Marseille (Bouches-du-Rhône). Dans la nuit de dimanche à lundi, trois personnes, dont un adolescent de 16 ans, ont été tuées dans trois fusillades sur fond de trafic de drogue. Au total, une trentaine de jeunes ont été tués en 2022 sur fond de narcotrafic et une quinzaine déjà en 2023.
La sociologie des répondants montre que les femmes (71%) sont plus favorables au recours à la force armée que les hommes (61%). Concernant l'âge, les jeunes de 18-24 ans (77%) sont les plus convaincus pour dire qu'il faut envoyer l'armée dans les quartiers difficiles. Du côté des catégories socio-professionnelles, ce sont les CSP- (72%), soit les moins favorisées, qui affichent le plus de fermeté.
une idée qui n'est pas nouvelle
La proximité politique des personnes interrogées montre, sans surprise, que les électeurs de la droite et de l'extrême droite sont ceux qui soutiennent le plus cette solution : 82% des sympathisants LR, 84% du côté du RN et 80% chez Reconquête.
Chez les sympathisants de gauche, ils sont une petite majorité (51%) à se dire opposés au recours à l'armée dans les quartiers difficiles pour lutter contre le trafic de drogue. Malgré tout, 48% des électeurs proches de la France insoumise y sont favorables, selon le sondage. Enfin, du côté des soutiens du parti présidentiel Renaissance, 66% des personnes interrogées sont d'accord avec l'envoi de militaires pour lutter contre les trafics de stupéfiants.
Dans la classe politique, l'idée de recourir aux militaires pour intervenir dans les quartiers difficiles n'est pas nouvelle. En 2012, Samia Ghali, alors sénatrice-maire PS des 15e et 16e arrondissements de Marseille, avait suscité la polémique en réclamant l'armée pour «désarmer les dealers».
Plus récemment, Eric Ciotti et Valérie Pécresse avaient proposé la même chose durant la primaire des Républicains. Et cette semaine, c'est le premier adjoint au maire de Nice (Alpes-Maritimes), Anthony Borré, qui en a appelé à «la force Sentinelle» pour «apaiser les choses» dans le quartier des Moulins.
Sondage réalisé par questionnaire auto-administré en ligne sur un panel représentatif de 1.011 personnes âgées de 18 ans et plus, contactées les 4 et 5 avril.