Quelques jours après le début des réquisitions des éboueurs par la préfecture de police de Paris (PP), l'institution se félicite déjà ce mardi 21 mars de la mise en place d'un service minimum. Il reste toujours plus de 9.000 tonnes de déchets non ramassés dans les rues de la capitale.
Des éboueurs à marche forcée. Souhaitant garantir «la salubrité publique», la préfecture de police de Paris (PP) s'est félicitée ce mardi d'avoir réquisitionné les services de la direction de la propreté et de l'eau de la ville de Paris depuis le 16 mars dernier. Des réquisitions «nécessaires à la préservation de la situation sanitaire», selon l'institution, qui assure qu'elles «ont permis la mise en place d'un service minimum».
Plus des 15% des effectifs réquisitionnés
Au total, depuis cette date, pas moins de 674 agents ont ainsi «été visés par des réquisitions et 11 sociétés en régie ou concessionnaires ont été également réquisitionnées», communique la PP. Soit 206 camions mis en service, poursuit-elle, alors qu'il restait ce lundi soir toujours plus de 9.300 tonnes de déchets à ramasser dans les rues de la capitale.
Réquisition par la préfecture de police de la direction de la propreté et de l’eau de la ville de Paris dans le cadre de la grève.
Consultez notre communiqué de presse pic.twitter.com/KeCdwokT9v— Préfecture de Police (@prefpolice) March 21, 2023
Des réquisitions loin d'être anodines, qui concernent tout de même plus de 15% des 4.000 agents dont les noms avaient été communiqués à contrecœur par la maire de Paris Anne Hidalgo, à la demande du préfet de police Laurent Nuñez. Et ce, dans un contexte social encore «très tendu», rappelle la municipalité parisienne, qui souligne qu'un certain nombre de blocages partiels ou filtrants avaient contraint le vidage des bennes hier.
A ce sujet, la PP explique que 4 centres de tri de déchets ont fait l'objet d'un déblocage par les forces de l'ordre, pour permettre la sortie de ces véhicules. Ce mardi, l'incinérateur d'Ivry-sur-Seine (94) – le plus grand centre de traitement des déchets d'Europe – restait toujours occupé par les grévistes ce mardi.
La cellule de crise de la mairie activée
En outre, la municipalité parisienne a annoncé ce mardi la mise en place d'une cellule de crise. «Elle se réunira tous les jours et permettra de faire le point sur la situation en présence des adjoints et des maires d'arrondissements», précise l'Hôtel de Ville dans un communiqué.
Il s'agira également «d'identifier et de prioriser les actions à engager et de prendre les décisions qui s'imposent afin d'assurer la continuité des services publics pour les Parisiens et les en informer en temps réel».
En raison de la #grève #retraites, la #collecte reste très perturbée à @Paris aujourd’hui.
Plus de la moitié des bennes sorties hier n’a pu être vidée du fait des blocages des sites du Syctom, encore bloqués ce matin, entraînant des retards importants de collecte ce jour. pic.twitter.com/rKtUM0audq— Colombe Brossel (@cbrossel) March 21, 2023
En milieu de journée ce mardi, l'adjointe à la mairie de Paris chargée de la propreté Colombe Brossel a confirmé que la collecte des déchets à Paris restait «très perturbée» cette semaine. «Plus de la moitié des bennes sorties hier n’a pu être vidée du fait des blocages des sites du Syctom, encore bloqués ce matin, entraînant des retards importants de collecte ce jour», a-t-elle écrit sur Twitter.
Et la situation ne devrait pas spécialement s'arranger dans les prochains jours, puisque les éboueurs parisiens ont à nouveau voté pour la reconduction de leur grève au moins jusqu'au lundi 27 mars.