Malgré le refus d'Anne Hidalgo, les éboueurs de la Ville de Paris, dont la mobilisation contre la réforme des retraites se poursuit depuis dix jours, seront bien réquisitionnés sur ordre du préfet de police Laurent Nunez.
Dans une lettre transmise à Anne Hidalgo, Laurent Nunez lui a annoncé, mercredi soir, vouloir réquisitionner des éboueurs de Paris en grève, pour retirer les 7.600 tonnes de poubelles non ramassées dans les rues parisiennes depuis dix jours.
Selon Le Parisien, qui précise que le préfet de police agit en vertu du code général des collectivités territoriales, l'ex-secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Intérieur a invité la maire de Paris à lui transmettre «la liste des agents relevant de son autorité».
En début de soirée, Anne Hidalgo n'avait pas donné suite à la demande de réquisition de personnel émise la veille par la préfecture de police de Paris qui avait mis en demeure la Ville «d'agir». Dans un courrier adressé au préfet de Police Laurent Nunez, elle avait, en effet, signifié son intention de ne pas se plier à sa demande de réquisition d'éboueurs pour nettoyer la Ville.
Un «problème» que l'Etat «a lui-même créé»
«Il est paradoxal que l'Etat demande aux collectivités territoriales de régler un problème qu'il a lui-même créé alors que la réquisition est, de droit, une compétence de l'Etat. Dès lors, je vous informe que je ne donnerai pas suite à votre sollicitation», avait-elle écrit.
Pour rappel, quelques heures plus tôt, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin avait assuré que si la mairie ne procédait pas à des réquisitions, le préfet de police de Paris procéderait lui-même à ces réquisitions «ce soir ou au plus tard demain». Une «question de salubrité publique» selon lui.