La patronne des députés Renaissance, Aurore Bergé, a estimé ce dimanche 19 mars qu'il faudra «retisser le lien» avec les Français, après la réforme des retraites.
Un lien mis à mal par la réforme très contestée des retraites. Selon Aurore Bergé, il sera nécessaire de «retisser» le lien avec les Français après la réforme, a déclaré la patronne des députés Renaissance au micro de Franceinfo-France Inter-Le Monde, ce dimanche 19 mars.
La dirigeante du groupe majoritaire estime par ailleurs que les votes lundi sur les motions de censure seront un moment de «clarté». Deux motions visant à renverser le gouvernement, l'une transpartisane du groupe Liot et l'autre du RN, ont été déposées après le déclenchement jeudi du 49.3 par la Première ministre pour faire passer sans vote la réforme.
Elles seront débattues lundi devant l'Assemblée nationale. Leur vote «revient à une seule question : la réforme des retraites est une réforme indispensable, ou insupportable pour les Français», a affirmé Aurore Bergé.
«La clarté, c'est le vote»
Aux députés LR qui se sont opposés au texte, elle dit «qu'ils assument». Il faudrait une trentaine de voix LR, soit environ la moitié du groupe, pour que la motion Liot soit adoptée. «Allons à la clarté. La clarté, c'est le vote», a lancé la dirigeante du groupe majoritaire. Et si le gouvernement était renversé, «il faut assumer, on y retourne» avec une possible dissolution que pourrait décider le président de la République Emmanuel Macron, a-t-elle ajouté.
En pareil cas, le président du RN Jordan Bardella a indiqué vendredi que son parti «ne présentera(it) pas de candidats dans les circonscriptions où les députés LR voteront» la censure. Selon Mme Bergé, «c'est très habile de la part de l'extrême droite».
La dirigeante s'en est prise à ceux à droite qui jeudi «ont calé au dernier moment, en contradiction parfaite avec ce qu'ils ont toujours prôné eux-mêmes» sur l'âge de la retraite. Certains sont venus «frapper à la porte de Matignon» en disant «je suis prêt à voter la réforme, par contre vous mettez 170 millions d'euros sur la table pour faire un contournement autoroutier», a-t-elle dénoncé. «Heureusement que le gouvernement a dit non». «Laurent Wauquiez s'est planqué», a aussi pointé l'élue des Yvelines.
«quoi qu'il arrive, après lundi on passera à autre chose»
Elle affirme penser aux Français : «Est-ce qu'aujourd'hui ils peuvent comprendre la décision» du 49.3, «l'accepter, et comment on fait pour retisser le lien». Car «quoi qu'il arrive, après lundi on passera à autre chose».
Emmanuel Macron pourrait intervenir car il «a une parole qui est très attendue par les Français», selon elle. Aurore Bergé suggère de «bousculer l'agenda» : «il est plus qu'urgent que la question du travail soit sur le devant de la scène, et la question de l'accès aux soins». Elle souhaite porter avec la majorité une proposition de loi pour transcrire l'accord entre partenaires sociaux sur le «partage de la valeur» dans les entreprises.