Les faits remontent à plusieurs années. Une enquête a été ouverte fin 2022, après qu'un ouvrier – employé par un sous-traitant de la RATP pour réaliser des travaux dans des stations de métro parisiennes – a porté plainte, assurant avoir été en contact et sans protection avec de l'amiante sur ces chantiers.
De l'amiante dans le métro ? Depuis plusieurs mois, une juge d'instruction enquête sur cette possibilité, après la plainte contre la RATP et son employeur – l'entreprise de génie électrique ERI – d'un ouvrier, qui estime avoir été mis en danger pendant vingt ans lors de travaux de réfection, réalisés de nuit dans les stations du métro parisien.
Une information judiciaire a été ouverte
Une information judiciaire au pôle santé publique du Tribunal judiciaire de Paris a en effet été ouverte le 12 octobre dernier pour «mise en danger d'autrui» et «emploi de travailleur dont l'activité l'expose aux rayonnements ionisants sans évaluation des risques conforme» ni «respect des règles de prévention», a récemment confirmé le parquet de Paris.
En cause ? Les conditions de travail dénoncées par un ouvrier aujourd'hui âgé de 39 ans, devenu depuis chef d'équipe, qui assure avoir travaillé pendant vingt ans sur les chantiers de la RATP, sans protection, voire parfois sans masque et en t-shirt, sans jamais avoir été informé de la présence d'amiante dans les réseaux électriques du métro.
En 2017, ce dernier explique – au détour d'un chantier réalisé là où il avait déjà travaillé quelques années auparavant – avoir compris qu'il avait été en contact pendant des années avec des gravas et autres nuages de poussière contenant de l'amiante. Depuis, l'homme vit avec un syndrome anxiodépressif, craignant pour sa vie et celle de son entourage, alors qu'il a lavé ses vêtements de travail avec ceux de ses enfants.
Son avocate, Me Leila Messaoudi, avait déposé une première plainte pénale en 2021, accusant la RATP et ERI qui employait son client de ne pas avoir respecté leurs «obligations extrêmement précises» en matière d'amiante. Outre la procédure pénale, son client demande vendredi après-midi au tribunal des prud'hommes de Créteil la résiliation judiciaire de son contrat et l'indemnisation de son préjudice.
Du côté d'ERI, on assure que «les dispositions du code du travail ont toujours été respectées», avec des «formations adaptées» et «des équipements de sécurité appropriés». Quant à la RATP, elle a indiqué à l'AFP n'avoir «pas connaissance à ce stade» de cette procédure, ajoutant que «les interventions de maintenance sur ces matériaux se font conformément à la réglementation concernant la prévention du risque amiante».