Déjà prévue avant la mobilisation de ce mardi 7 février, une nouvelle journée de manifestations doit avoir lieu samedi 11 février, avec un fort enjeu pour les syndicats. Pourquoi ont-ils choisi de défiler un samedi, jour peu habituel pour eux ?
La journée du mardi 7 février a beau avoir marqué un petit ralentissement de la mobilisation populaire contre la réforme des retraites (757.000 Français dans la rue, contre 1,2 million le 31 janvier selon le ministère de l'Intérieur), les syndicats ont surtout le regard tourné vers le samedi 11 février. Ils ont en effet décidé d’organiser une nouvelle journée de manifestations en plein week-end, chose qui n’est pas dans leurs habitudes. Le but est d’attirer le plus grand nombre de personnes dans les cortèges, pour élargir le mouvement.
Défendue par la CFDT, quand la CGT ou Sud-Rail souhaitaient initialement enchaîner deux jours de grève les 7 et 8 février, la date du samedi 11 février a donc été validée. Laurent Berger avait plaidé en ce sens pour donner «la possibilité de venir manifester, y compris pour les travailleuses, les travailleurs qui ne viennent pas forcément en semaine, y compris en famille». Avec comme objectif de «montrer qu'il y a un vrai mécontentement et une vraie mobilisation». Il a réitéré ce mardi, face à la petite baisse de participation pour la troisième journée de manifestations. «Le message de ce soir, ce sera un appel à manifester massivement samedi», a-t-il appuyé.
Des manifestants différents et une journée de salaire préservée
Les différents syndicats expliquent d’ailleurs que l’objectif du samedi 11 février n’est pas d’avoir un taux de gréviste élevé, mais une mobilisation populaire massive, qui doit symboliser la montée en puissance du mouvement contre la réforme. Ainsi les syndicats de la SNCF ont appelé les cheminots à ne pas faire grève mais, pour tous ceux qui ne travaillent pas, à venir gonfler les rangs des cortèges.
Les responsables pointent aussi que le visage des manifestations du samedi diffère quelque peu de celles en semaine. Des familles, avec parfois de jeunes enfants, devraient ainsi être présentes. De même, ce jour permet aux salariés du privé de participer plus facilement, puisqu’ils n’ont pas forcément de jour de congé à poser. La mobilisation de samedi sera alors un bel indice de l’ampleur du mécontentement parmi l’ensemble des travailleurs du pays.
«Il y a aussi un deuxième objectif : économiser des jours de grève pour les salariés parce que là on est sur une course de demi-fond et par sur un sprint», a expliqué le secrétaire général de l’Unsa-Ferroviaire, Didier Mathis. Le samedi présente en effet l’avantage de pouvoir manifester sans perdre un jour de salaire. Dans une période où les difficultés de pouvoir d’achat sont largement répandues à travers la population, cet aspect n’est pas négligeable. «Dans ma famille, tout le monde ne fait pas grève car ils n’ont pas les moyens. Mais tout le monde viendra samedi», a confirmé à l’AFP une assistante sociale qui manifestait mardi à Orléans. De quoi redonner de l'élan à la mobilisation ?