Un réseau de pédocriminalité incestueuse est jugé à huis-clos à partir de ce mardi 7 février et jusqu’au 3 mars par la cour d’assises de la Seine-Saint-Denis à Bobigny. Deux pères sont accusés de viols sur leurs filles respectives et de les avoir proposées à des contacts libertins avant de filmer les ébats.
Une sombre histoire impliquant de nombreuses personnes. Un réseau de pédocriminalité incestueuse est jugé à huis-clos jusqu’au vendredi 3 mars par la cour d’assises de la Seine-Saint-Denis à Bobigny.
Les principaux accusés sont deux pères de famille qui ont longuement échangé en ligne sur les abus sexuels qu'ils faisaient endurer à leurs filles respectives. Le premier, âgé de 45 ans, vit en Seine-Saint-Denis. Le second, 43 ans, réside dans la Vienne.
Ils sont mis en cause pour «viols incestueux», ainsi qu’«enregistrement, détention et diffusion d’image à caractère pornographique d’un mineur». Pour le premier chef d’accusation, l’enquête mentionne du «sexe oral, de la masturbation et des débuts de pénétration anale» sur les fillettes. Les deux hommes ont notamment organisé une visio entre eux pendant laquelle ils avaient contraint leur fille à leur faire une fellation.
Quatre autres hommes et deux femmes impliqués
Un homme comparaît également pour «viol sur mineure» après avoir exercé ses méfaits à au moins six reprises entre 2017 et 2018 sur l’une des filles. Mis en contact avec le père de famille vivant en Seine-Saint-Denis, il participait à «l'éducation sexuelle» de sa fille à l’aide de sextoys.
La victime, diagnostiquée positive à l’infection à Chlamydia, a également dû filmer les ébats entre son père et cet homme, travesti en femme. Selon elle, les attouchements la concernant ont commencé dès ses 4 ans.
Sous contrôle judiciaire, la compagne du premier père mis en cause et l’épouse du second, mère d’une des victimes, comparaissent pour «corruption de mineur». Elles sont mises en cause pour leur participation dans des actes impliquant les fillettes.
Un ancien médecin anesthésiste est également poursuivi dans cette affaire pour «agression sexuelle sur mineur» et «détention d'images pédopornographiques». Les deux derniers suspects sont accusés de «non-dénonciation d'agressions sexuelles».
Le réseau chute à cause d'un site échangiste
La dénonciation de ce réseau vient d'un utilisateur de site échangiste, approché par le père résidant en Seine-Saint-Denis pour l’éducation sexuelle de sa fille. A noter qu’une dizaine d’hommes ont été contactés avant ce témoin-clé et qu’aucun d’entre eux n’a alerté les autorités. Les deux filles, âgées de 10 et 11 ans lors de l’interpellation de leurs pères en janvier 2019, vont témoigner devant la cour dans les prochains jours.
Pour ce procès, cinq jurés supplémentaires, soit deux de plus que la norme, ont été nommés par la cour pour épauler les six jurés titulaires. Une cellule psychologique va être mise en place pour ces derniers afin de faire face à cette délicate affaire. Le verdict est attendu le vendredi 3 mars et les principaux accusés encourent jusqu’à vingt ans de réclusion criminelle.