Ce mardi 31 janvier, l'un des membres du commando Erignac, Pierre Alessandri, a obtenu un aménagement de peine après plus de vingt ans de détention.
Condamné à la perpétuité en 2003 pour l'assassinat en Corse du préfet Claude Erignac, Pierre Alessandri vient de se voir accorder un aménagement de peine. Ce mardi 31 janvier, la cour d'appel de Paris a accédé à sa demande, instaurant à son encontre une «mesure de semi-liberté probatoire à une libération conditionnelle».
Le procureur général Rémy Heitz a expliqué dans un communiqué que cette décision doit prendre effet «le 13 février 2023, pour une durée d'une année». «Sous réserve de la bonne exécution de cette mesure de semi-liberté, Pierre Alessandri sera ensuite admis au régime de la libération conditionnelle, pour une durée de dix années», a-t-il précisé.
Eric Barbolosi, l'avocat du détenu, a souligné le «grand soulagement» que constitue cet aménagment de peine pour son client, emprisonné depuis près de vingt-quatre ans. «Ca n'est que la stricte application du droit qui a été respectée. Pour la première fois en cour d'appel, les magistrats se sont attachés à se déterminer sur les critères qui doivent conditionner une libération conditionnelle en faisant abstraction du caractère particulier de ce dossier».
Pierre Alessandri a été transféré en avril 2022 à la prison de Borgo, en Haute-Corse, tout comme Alain Ferrandi, l'autre membre encore en vie du commando Erignac. La levée de leur statut de «détenus particulièrement signalés», juste après l'agression mortelle en détention d'Yvan Colonna, en mars 2022, avait rendu ce transfèrement possible.
La possibilité de travailler hors de la prison
Libérable depuis 2017 après avoir purgé ses dix-huit ans de période de sûreté, Pierre Alessandri avait déjà fait trois demandes de remise en liberté. Chacune d'entre elles avait obtenu le feu vert du tribunal d'application des peines antiterroriste pour une libération conditionnelle avec semi-liberté probatoire, avant d'être infirmées après un appel suspensif du parquet national antiterroriste (Pnat).
L'un de ces refus a toutefois été annulé par la Cour de cassation en octobre, renvoyant l'affaire devant la cour d'appel pour valider cette fois-ci la demande d'aménagement de peine. Grâce à cette mesure de semi-liberté, Pierre Alessandri pourra travailler en journée à l'extérieur de la prison de Borgo, dans le secteur de l'agriculture.
Alain Ferrandi, lui aussi emprisonné pour l'assassinat du préfet Claude Erignac, s'est également vu refuser plusieurs aménagements de peine au fil de ses années de détention. Sa dernière demande de libération conditionnelle doit être examinée le 23 février.