Victime mercredi 2 mars d’une agression dans la prison d'Arles où il purgeait une peine à perpétuité pour sa participation à l'assassinat du préfet Erignac, le militant indépendantiste corse Yvan Colonna est mort, a-t-on appris ce lundi.
«Ce qui est arrivé à Yvan Colonna est dramatique. J'appelle à garder le calme et le sang froid et à ne pas embraser la Corse», a réagi Valérie Pécresse lundi sur CNEWS.
Il avait été hospitalisé dans un état critique dans un hôpital de Marseille. Son agresseur, Franck Elong Abe, 35 ans, un détenu qui purgeait une peine pour terrorisme, a été mis en examen pour tentative d'assassinat terroriste.
Depuis cet événement, la tension était fortement montée en Corse, avec la tenue d'une série de manifestations émaillées de heurts et violences en soutien à Colonna.
Face à la colère des Corses, la justice avait suspendu jeudi 17 mars la peine d'Yvan Colonna pour «motif médical». Et le gouvernement, par l'intermédiaire de Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur, avait mis sur la table l'autonomie de l'île de Beauté.
Condamné à perpétuité
Le préfet de Corse Claude Erignac avait été tué de trois balles dans la nuque dans une rue d'Ajaccio le 6 février 1998. Le 9, un groupe nationaliste anonyme avait revendiqué l'assassinat.
En mai 1999, quatre militants nationalistes avaient désigné aux policiers Yvan Colonna comme étant le meurtrier du préfet Erignac. Le 4 juillet 2003, il avait été arrêté dans le maquis en Corse-du-Sud, au terme d'une cavale de quatre ans.
Le 13 décembre 2007, Colonna, qui n'a cessé de clamer son innocence, avait été condamné à perpétuité le 13 décembre 2007 par la cour d'assises spéciale de Paris, puis en appel le 27 mars 2009.
Le 30 juin 2010, la Cour de cassation avait annulé sa condamnation pour vice de procédure. A l'issue de son troisième procès, Yvan Colonna avait à nouveau été condamné à perpétuité le 20 juin 2011.
Son pourvoi en cassation avait été rejeté en juillet 2012.