Alors que sept Français ou Franco-Iraniens sont actuellement détenus en Iran, leurs proches et plusieurs dizaines de personnes se sont rassemblés, place du Trocadéro à Paris, pour réclamer leur liberté.
Un appel à l'aide. Alors que sept ressortissants français se trouvent emprisonnés en Iran, pays qui connaît une répression meurtrière depuis le soulèvement du peuple en réaction à l'assassinat de Mahsa Amini, leurs proches se sont réunis lors d'une manifestation ce samedi.
Le point de rendez-vous était à 14h, au Trocadéro, sur le parvis des Droits de l'Homme. Un lieu à forte portée symbolique, alors que les otages ont précisément vu les leurs destitués depuis leur emprisonnement.
Plusieurs dizaines de personnes se sont ainsi rassemblées pour réclamer la libération immédiate des sept otages. Parmi les manifestants, les proches des détenus qui ont dénoncé «la politique implacable de prises d'otages» du régime iranien.
Rassemblées derrière une grande banderole portant l'inscription «Liberté pour les otages en Iran», les familles brandissaient des photos des otages.
«Nous, familles et amis, sommes de plus en plus nombreux à connaître l'insupportable détresse d'avoir un proche détenu par le régime iranien», a déclaré Noémie Kohler, soeur de Cécile Kohler, une enseignante arrêtée en mai avec son compagnon Jacques Paris, sous l'accusation d'espionnage.
Une bataille pour la liberté
Officiellement, sept Français sont détenus en Iran. Ils «subissent des conditions de détention inhumaines, l'isolement cellulaire, des interrogatoires sans fin, l'extorsion de faux aveux, de parodies de procès», a expliqué Noémie Kohler.
«Chaque jour de plus est un jour de trop. Nous demandons leur libération immédiate et inconditionnelle», a-t-elle ajouté.
Les détenus «sont à bout de souffle, ils sont affaiblis psychologiquement, physiquement, sans perspective», a déclaré de son côté Blandine Brière, la soeur de Benjamin Brière, arrêté en mai 2020 et condamné à huit ans et huit mois d'emprisonnement pour espionnage.
Ce rassemblement, annoncé comme silencieux et pacifique, avait pour but d'alerter et de sensibiliser «sur le sort injuste et les conditions de détention inhumaines» infligés par le régime islamique iranien.
Présent dans les rangs des manifestants, l'adjoint à la maire de Paris, Jean-Luc Roméro a tenu à apporter son soutien aux familles. Sur Twitter, il a rappelé que la chercheuse Faribah Adelkhah est «citoyenne d'honneur de Paris.»
Fariba Adelkhah, citoyenne d’honneur de @Paris et tant d’Iraniennes et d’Iraniens sont incarcérés. @Anne_Hidalgo et #Paris dénoncent les arrestations arbitraires et les exécutions de la dictature en #Iran ! #StopExecutionsInIran #IranTerrorState #MashaAmini #FreeFariba pic.twitter.com/USTZrs4xEd
— Jean-Luc Romero-Michel (@JeanLucRomero) January 28, 2023
qui sont les otages retenus ?
Parmi ces otages français se trouvent Benjamin Brière, blogueur et voyageur emprisonné à tort depuis mai 2020 et condamné le 22 janvier 2022 janvier pour «espionnage et propagande» après avoir posté une photo sur les réseaux sociaux.
- Free them all -
Nous vous donnons rendez-vous ce samedi 28 Janvier à 14h au Trocadéro pour un rassemblement pacifique en soutien aux 7 otages français retenus en Iran. #freeFariba #Freeben #FreeCecile #FreeThemAll pic.twitter.com/PKFbaZbP8x— Libérons Benjamin Brière #freeben (@BlandineBriere) January 25, 2023
Également, Faribah Adelkhah, une chercheuse franco-iranienne arrêtée en juin 2019 et condamnée à cinq ans de prison pour atteinte à la sécurité nationale.
Aussi, Cécile Kohler, une enseignante en otage depuis mai 2022. Le 18 décembre dernier, elle a pu prendre contact avec sa famille via une conversation vidéo WhatsApp. Bernard Phelan, Franco-Irlandais détenu depuis octobre 2022, a récemment suspendu une grève de la faim et de la soif.
Enfin, Louis Arnaud, dont l'identité a été révelée par ses proches ce jeudi, est prisonnier de l'Iran depuis septembre 2022. Il est décrit par sa famille comme un «grand voyageur».
Concernant les deux derniers ressortissants français retenus en Iran, aucune information sur eux n'a été rendue publique.
Fin décembre, le ministère français des Affaires étrangères avait assuré que la mobilisation des autorités françaises pour faire libérer les sept ressortissants restait «totale».