Invité de la matinale ce lundi, le ministre du Travail, du Plein Emploi et de l’Insertion, Olivier Dussopt, est revenu sur la mobilisation contre la réforme des retraites qui s'est tenue ce jeudi 19 janvier. Selon lui, la «retraite à 60 ans» prônée par certains manifestants n'est «juste pas possible».
Des revendications impossibles. Alors que la nouvelle réforme des retraites sera officiellement présentée ce lundi en Conseil des ministres, des millions de Français sont descendus dans les rues, jeudi 19 janvier, pour exprimer leur désaccord face à ce projet de loi qui propose notamment le report de l'âge légal de départ à 64 ans. Bien conscient de l'ampleur de la contestation, Olivier Dussopt a affirmé qu'il fallait «savoir écouter les messages» et «répondre aux inquiétudes».
«Quand il y a une mobilisation, il faut savoir écouter les messages, il faut répondre aux inquiétudes, et le projet que je vais présenter tout à l'heure répond à beaucoup de ces inquiétudes, notamment sur la prise en compte de la pénibilité et sur la prise en compte des carrières longues», a indiqué le ministre du Travail.
UNE RETRAITE À 60 ANS «PAS RÉALISTE»
S'il se dit prêt à mener «un travail de concertation avec les partenaires sociaux» pour finaliser les derniers arbitrages, dans le cadre des décrets d'application du projet de loi, Olivier Dussopt a toutefois rappelé que certaines revendications prônées par des manifestants n'étaient «pas réalisables ni réalistes».
«Quand je vois fleurir des pancartes, initiées notamment par la France insoumise, et plus largement par une partie de la gauche, appelant à la retraite à 60 ans, il faut rappeler aux Françaises et aux Français, que revenir à la retraite à 60 ans aujourd'hui, c'est 85 milliards d'euros par an, ce n'est juste pas possible», a martelé le ministre.
UN PROJET DÉFENDU À GAUCHE
Et pour cause, l'idée d'une retraite à 60 ans est défendue par de nombreuses personnalités, à l'image du philosophe Michel Onfray, qui rappelle que «l'argent existe» et qu'il faut «mieux le partager» afin de prendre en considération toute une génération pour qui «le sens du travail» dans notre société a changé.
«On devrait vraiment mettre des philosophes, des sociologues, des historiens et des syndicalistes sur ces sujets-là, afin de réfléchir à ce que ça veut dire de travailler aujourd'hui, ce n'est plus du tout la même chose qu'il y a une cinquantaine d'années», avait notamment proposé le philosophe.