Michel-Edouard Leclerc, le président de l’enseigne éponyme de grande distribution, a assuré ce dimanche 22 janvier que l’inflation allait s’intensifier en France lors des prochains mois pour atteindre son plafond «entre avril et juin».
Une prédiction inquiétante en pleine crise économique. Ce dimanche, Michel-Edouard Leclerc, le président de l’enseigne éponyme de grande distribution, a assuré que l’inflation allait s’intensifier en France dans les mois à venir pour atteindre son plafond avant l’été.
«L’inflation va continuer au moins pendant les six premiers mois de l’année et devrait atteindre un sommet entre avril et juin. La hausse des prix alimentaires dans la distribution a atteint en moyenne 12 % en 2022 dans les hypermarchés. (…) En tant que distributeurs, nous savons trois à quatre mois à l’avance comment les prix vont évoluer à travers nos centrales d’achats», a analysé Michel-Edouard Leclerc dans un entretien accordé au JDD.
Une prise de position qui colle avec la crise économique touchant l’Europe, liée à des tensions sur le marché énergétique et alimentaire causées en grande partie par la guerre en Ukraine. A la mi-janvier, l’Insee a annoncé une inflation moyenne de 5,2 % en France pour 2022, contre 1,6 % en 2021. Une tendance à la hausse qui s’est confirmée en décembre dernier, avec une inflation mesurée à 5,9 % dans l’Hexagone, selon cette même source.
Dans le détail, les prix de l’énergie ont bondi de 10,5 % entre 2020 et 2021 puis de 23,1 % entre 2021 et 2022. Dans la même lignée, les tarifs de l’alimentation ont subi une légère hausse de 0,6 % entre 2020 et 2021, avant d’augmenter de 6,8 % entre 2021 et 2022.
Michel-Edouard Leclerc félicite le gouvernement
Michel-Edouard Leclerc a félicité le gouvernement français, notamment le ministre de l’Economie Bruno Le Maire, pour la mise en place de mesures luttant contre l’envolée des tarifs énergétiques.
«Le bouclier tarifaire sur les prix de l’énergie a été une bonne mesure. En France, on a été meilleurs globalement dans la gestion de l’impact de l’inflation que nos voisins européens. Nous avons eu la chance d’avoir un ministre de l’Economie à l’écoute depuis la crise du Covid avec le "quoi qu’il en coûte"», a estimé l’entrepreneur français.
Souhaitant protéger le pouvoir d’achat des Français, l’Etat a entamé des discussions avec la grande distribution pour la mise en place d’un panier «anti-inflation». Ce projet, qui devrait aboutir en mars prochain, a pour but de proposer aux consommateurs français un total de vingt articles du quotidien au prix le plus bas possible.
Pour continuer dans cette lancée, Michel-Edouard Leclerc a donné une ultime piste de réflexion au gouvernement de la Première ministre Elisabeth Borne. «La loi pourrait nous inciter à vendre moins cher en supprimant les marges minimum sur l’alimentaire et en nous accompagnant positivement dans la négociation», a proposé le chef d’entreprise tricolore dans l’interview donnée ce dimanche.