Le Premier secrétaire sortant Olivier Faure affronte ce jeudi 19 janvier Nicolas Mayer-Rossignol pour la tête du Parti socialiste. Les deux candidats ont notamment des avis divergents sur la réforme des retraites et l’accord avec la NUPES.
Une vision opposée de la direction à prendre pour le parti. Arrivé en tête du premier tour du 80e congrès du PS jeudi dernier avec 49,15 % des voix, le Premier secrétaire sortant Olivier Faure affronte ce jeudi 19 janvier Nicolas Mayer-Rossignol (crédité de 30,51 % des suffrages) pour la tête du parti. L’annonce des résultats sera faite lors du Congrès du PS, qui se déroulera du 27 au 29 janvier à Marseille (Bouches-du-Rhône).
Appelés à voter entre 17h et 22h, les 41.000 adhérents du PS devront départager deux visions différentes du socialisme, basées sur des projets d'organisation interne différents. Les deux derniers candidats en lice, après l’élimination d’Hélène Geoffroy jeudi dernier, adoptent des positions différentes sur l’accord passé avec la NUPES, ainsi que sur la réforme des retraites.
L’accord avec la NUPES
Accusé d’avoir «effacé le PS» en s’alliant avec La France insoumise aux élections législatives, Olivier Faure se défend en estimant que «s’il n'y avait pas eu d'accord Nupes, il n'y aurait pas eu de groupe socialiste à l'Assemblée et là, c'était l'effacement, après une présidentielle qui a été un ratage historique».
Le maire de Rouen (Seine-Maritime) Nicolas Mayer-Rossignol dénonce lui «un accord électoral passé perdant», assurant qu’il ne souhaite pas quitter l’alliance mais la modifier afin que le PS soit «allié mais pas aligné». Il assure également dans son texte d’orientation que l’accord avec la NUPES «ne peut pas être le cadre politique durable de l’union de toute la gauche et des écologistes».
la réforme des retraites
Face à la réforme des retraites du gouvernement, Olivier Faure promet d’être «en première ligne» contre un projet qu’il considère comme «une formidable régression». Ainsi, l’élu de Seine-et-Marne revendique un retour à la retraite à 60 ans, avec un taux plein au bout de 43 annuités.
Nicolas Mayer-Rossignol ne partage pas cet avis, expliquant être favorable à un départ «en fonction du nombre d'années d'espérance de vie en bonne santé». «En fonction de son métier, de sa pénibilité, on n'est pas au même niveau de santé physique et mentale à 60 ans», analyse ce dernier dans une interview donnée à Franceinfo.
Le programme pour le parti
En cas de victoire, Olivier Faure ambitionne pour le PS de «se redéfinir par rapport à des grands sujets», en organisant «des conventions collectives ouvertes à la société civile», selon l’AFP. Le député de la 11e circonscription de Seine-et-Marne veut moderniser le mode de fonctionnement du PS, notamment pour «organiser le débat, organiser le lien entre le local et le national, entre les élus et les militants, organiser nos consultations».
De son côté, Nicolas Mayer-Rossignol mise sur de nombreuses «refondations» du parti, à l’image du texte qu’il porte depuis plusieurs mois. Dans le détail, il veut organiser «des états généraux de la gauche» sur une durée de trois ans. Ce «grand débat national» permettrait de réunir les militants et sympathisants socialistes, en excluant néanmoins potentiellement les membres de la Nupes.
En cas de succès, il prévoit de former un binôme avec une femme à la tête du PS, laissant l’opportunité aux adhérents de la choisir via un référendum.
Leurs soutiens
Eliminée jeudi dernier lors du premier tour avec 20,34 % des suffrages, Hélène Geoffroy a décidé de soutenir Nicolas Mayer-Rossignol pour le second tour. Ce dernier a également reçu le soutien de 400 parlementaires, maires, élus locaux et présidents de département ou de régions.
L’ancien président de la République François Hollande, la présidente de l’Occitanie Carole Delga et la maire de Paris Anne Hidalgo font notamment partie des personnalités politiques fortes derrière la candidature du conseiller régional de Normandie.
Dans une tribune signée dans le JDD la semaine dernière, 45 parlementaires socialistes ont de leur côté apporté leur soutien à Olivier Faure. Parmi les soutiens de poids, il peut compter sur celui de Boris Vallaud, le chef du groupe socialiste à l’Assemblée nationale, et de Benoît Payan, maire de Marseille.