Invité de La Matinale de CNEWS, ce mardi 17 janvier, Manuel Bompard, député LFI des Bouches-du-Rhône et coordinateur du parti, est revenu sur le projet de réforme des retraites, estimant que «ce n'était pas certain» que le texte obtienne une majorité à l'Assemblée nationale.
Un projet de réforme des retraites qui ne fait pas l'unanimité, même au sein de la majorité ? C'est ce qu'a assuré sur CNEWS, ce mardi 17 janvier, Manuel Bompard, estimant que «tout le monde en macronie n'est pas à l'aise avec ce texte».
Selon le coordinateur de la France insoumise, ce «n'est même pas certain aujourd'hui qu'il y ait une majorité à l'Assemblée nationale pour voter» la réforme.
Une ancienne ministre opposée au texte
Manuel Bompard cite notamment Barbara Pompili, députée de la Somme et ancienne ministre de la Transition écologique (2020 - 2022) sous Emmanuel Macron, qui a fait savoir lundi qu'elle ne voterait pas pour le texte «à ce stade», dénonçant des «injustices sociales» induites selon elle dans le projet.
Le député LFI évoque également l'opposition de certains députés Les Républicains. En effet, si le président des Républicains Eric Ciotti a apporté son soutien au projet de réforme, 13 députés LR pourraient voter contre le texte, selon le JDD. Parmi eux, Aurélien Pradié a déjà dit publiquement qu'en l'état, il ne votera pas la réforme.
Or, le gouvernement étant privé de majorité absolue à l'Assemblée nationale, il compte sur l'ensemble des voix des Républicains pour éviter d'avoir recours une nouvelle fois à l'article 49.3 de la Constitution.
A ce sujet, Manuel Bompard a d'ailleurs dénoncé les conditions dans lesquelles était organisé le débat à l'Assemblée nationale, «une sorte de 49.3 déguisé», a-t-il estimé.
«Le gouvernement utilise une méthode législative qui est un projet de loi de finances rectificative, qui limite les débats à trente jours dans l'Hémicycle et à cinquante jours en tout. Donc ça veut dire qu'en vrai, de débat à l'Assemblée nationale sur ce texte, on va avoir dix, quinze jours en séance plénière. Pour un sujet aussi important, c'est pas une méthode respectueuse d'un point de vue démocratique», a-t-il ainsi souligné.