Le tribunal correctionnel de Cahors (Lot) a condamné à deux ans de prison avec sursis le chasseur qui a tué Morgan Keane accidentellement. Ce jeune homme de 25 ans avait trouvé la mort dans son jardin en 2020, confondu avec un sanglier.
Le chasseur inexpérimenté qui a tué accidentellement Morgan Keane en 2020, après l'avoir pris pour un sanglier, a été condamné ce jeudi par le tribunal correctionnel de Cahors à deux ans de prison avec sursis. Il écope également d'une interdiction de chasser à vie.
Le directeur de la battue a quant à lui été condamné à 18 mois de prison avec sursis et un retrait du permis de chasse pour cinq ans.
Décision en plein débat sur la chasse
Cette décision de justice concernant la mort de ce Franco-Britannique de 25 ans, devenue emblématique des difficultés de cohabitation entre les chasseurs et d'autres ruraux, intervient alors que le gouvernement a annoncé lundi le renforcement de la formation à la chasse et un délit d'alcoolémie. Il avait, cependant, fermé la porte à une journée sans chasse, au grand dam de plusieurs associations.
Alors qu'il coupait du bois sur un terrain lui appartenant, à l'écart du centre du village de Calvignac, Morgan Keane, enfant du pays, avait été atteint d'une balle tirée par un chasseur inexpérimenté, le 2 décembre 2020.
Le 17 novembre dernier, à l'audience, le procureur de Cahors avait requis deux ans de prison pour le tireur et dix-huit mois pour le responsable de battue, dont six mois ferme pour chacun, ainsi que l'interdiction de chasser à vie et de porter des armes pendant cinq ans dans les deux cas.
L'enquête sur la mort de Morgan Keane avait mis en évidence que le tireur, venu du département voisin de l'Aveyron pour participer à la battue, ne connaissait pas les lieux et avait été posté à un endroit mal choisi sans avoir reçu les consignes nécessaires.
Visiblement ému et se disant «désolé» de son geste, ce chasseur de 35 ans avait reconnu ne pas avoir «bien identifié la cible».
Les témoignages d'autres chasseurs présents à Calvignac faisaient état de plusieurs irrégularités dans le déroulement de la battue, que son directeur, un chasseur expérimenté de 51 ans, a pourtant qualifiée de «maîtrisée» à la barre.