Alors que le gouvernement vient de dévoiler, ce mardi 10 janvier, sa réforme des retraites, le recul de l’âge de départ à 64 ans passe mal du côté des syndicats, et une première journée de manifestations et de grèves est prévue le 19 janvier. L'ensemble de la gauche a appelé à rejoindre la mobilisation.
Ce mardi 10 janvier, la Première ministre Elisabeth Borne a présenté sa réforme des retraites avec une proposition controversée : le recul de l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans en 2030 avec une accélération de l’allongement de la durée de cotisation, qui passe désormais à 43 ans en 2027.
Si l’exécutif tente, à travers cette idée, de combler les déséquilibres du système des retraites, celle-ci n’est pas au goût de tout le monde… et surtout pas des syndicats. A travers un communiqué commun, les huit grands syndicats (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, Solidaires et FSU), qui se sont réunis ce mardi en fin d'après-midi à la Bourse du travail à Paris, ont appelé à une première journée de manifestations et de grèves le jeudi 19 janvier qu'entendent suivre l'ensemble des partis de gauche.
«Cette réforme va frapper de plein fouet l’ensemble des travailleurs et travailleuses, et plus particulièrement celles et ceux qui ont commencé à travailler tôt, les plus précaires, dont l'espérance de vie est inférieure au reste de la population, et celles et ceux dont la pénibilité des métiers n'est pas reconnue», dénoncent-ils.
|| COMMUNIQUE DE PRESSE INTERSYNDICAL || #RéformeDesRetraites Suite à l'annonce du report de l'âge légal de départ à la retraite à 64 ans, l'ensemble des organisations syndicales appellent à la mobilisation le 19 janvier ! #64anscestnon https://t.co/C9QK07wldf pic.twitter.com/lRWwuaTXNa
— CFDT (@CFDT) January 10, 2023
«Le système de retraites par répartition n’est pas en danger, rien ne justifie une réforme aussi brutale», ajoutent-ils.
Mais avant même l'annonce de la réforme, de nombreuses voix syndicales s'étaient déjà élevées pour montrer leur mécontentement quant au projet du gouvernement. Du côté de la CFDT, premier syndicat de France, le secrétaire général Laurent Berger avait prévenu, dans les colonnes du Parisien, qu’il «n’y aura pas de deal» avec son organisation, qui s’oppose à une réforme «avec une mesure d’âge». «La CFDT est prête à appeler les salariés à se mobiliser», avait-il dit.
«Si Elisabeth Borne continue de penser que la bonne réforme, c’est le report de l’âge légal, on fera tout pour que le gouvernement recule. Et on utilisera tous les leviers qui sont les nôtres !», avait-il ajouté.
Un avis partagé par Force Ouvrière (FO) extrêmement opposée à la proposition du gouvernement. Le syndicat avait d'ailleurs exigé l'abandon de tout projet visant à repousser l'âge légal de départ à la retraite et/ou augmenter le nombre d'annuités de cotisations. Le cas échéant, FO promettait de mener «la bataille».
«Pour FO, si la réforme des retraites est pour le gouvernement la mère des réformes, les retraites seront pour nous la mère des batailles», avait averti le syndicat.
#ReformeDesRetraites, c'est non !
FO exige l'abandon de tout projet visant à repousser l'âge légal de départ à la #retraite et/ou augmenter le nombre d'annuités de #cotisations pic.twitter.com/ThiWqkQhQu— force_ouvriere (@force_ouvriere) January 5, 2023